Les prix des logements, de l'essence et de la nourriture ne cessent d’augmenter. De plus, les marchés boursiers sont en baisse. De nombreux économistes à travers le monde parlent de stagflation. 

Voyons en quoi ça consiste et ce que vous pouvez faire pour vous protéger.   

Qu'est-ce que la stagflation et ses conséquences ?

Le terme « stagflation » vient de la contraction des mots « stagnation » et « inflation ».  

« On parle de stagflation quand l’économie est marquée par une forte inflation, alors que la croissance et le taux d’emploi sont faibles. Pour les banques centrales et les économistes, cette situation est une anomalie », affirme Dec Mullarkey, directeur général, recherche et initiatives stratégiques, placements à Gestion SLC. 

Normalement, lorsqu’une économie connaît une croissance élevée, on tend à voir des taux d’emploi et d’inflation élevés. Et quand la croissance ralentit, les taux d’emploi et d’inflation baissent aussi. 

Dans cet état normal des choses, les outils des banques centrales sont assez efficaces.

  • Si la croissance est trop forte, les banques centrales peuvent modérer l’économie en haussant les taux d’intérêt. Cela ralentira l’activité, ce qui diminuera les taux d’emploi et d’inflation. 
  • Au contraire, si la croissance est trop lente, les banques centrales peuvent réduire les taux d’intérêt. Cela stimulera l’activité et fera augmenter l’emploi et l’inflation.

Mais en période de stagflation continue, c’est différent, dit M. Mullarkey. « La hausse des taux d’intérêt - pour maîtriser l’inflation- freine une économie déjà ralentie. Cela empire le taux d’emploi déjà faible et plonge l’économie dans une profonde récession. »

Pourquoi les économistes et les politiciens s'inquiètent-ils de la stagflation ?

Tant que l’inflation reste forte, les banques centrales ne peuvent pas diminuer les taux d’intérêt pour relancer la croissance. « La Banque a comme mission de maitriser de nouveau l’inflation. C’est sa plus grande priorité. C’est pour cela que nous augmentons les taux d’intérêt à un rythme aussi rapide », précise le service d’information publique de la Banque du Canada. 

Aux États-Unis, au Canada et dans d’autres pays développés, l’inflation atteint des sommets en plus de 40 ans. « C’est en partie à cause du prix élevé de certains produits de base, dit M. Mullarkey. Comme les banques centrales n’ont pas de contrôle sur ces prix, elles rehaussent fortement les taux pour retenir l’inflation. Mais on craint qu’elles doivent les garder élevés longtemps et causent une récession profonde en freinant l’activité et l’emploi.»

Devrais-je m’inquiéter d’une possible stagflation au Canada? 

Avec les indicateurs actuels, Alexandre Demets, conseiller en sécurité financière à la Sun Life, est optimiste. « L’économie est encore en santé en ce moment au Canada. Le taux de chômage est historiquement bas (5,2% en avril 2022, selon Statistique Canada)», remarque-t-il. 

En effet, la vigueur du marché du travail est une des raisons majeures pour lesquelles la Banque du Canada ne s’inquiète pas outre mesure d’une récession. « Cette situation tranche avec le contexte de stagflation que nous avons vécu dans les années soixante-dix », explique le service d’information publique de la Banque du Canada.

L’incertitude économique vous inquiète?

Un conseiller peut vous aider à élaborer un plan qui vous protégera. 

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Que signifie la stagflation pour mon épargne et mes investissements?

« Le trait le plus caractéristique de la stagflation, c’est une forte inflation, affirme M. Mullarkey. 

Selon lui, les actifs susceptibles de donner les meilleurs résultats sont : 

  • les obligations protégées contre l’inflation, 
  • les obligations de sociétés à taux variable,
  • les produits de base comme le gaz naturel, le blé, l’acier ou l’or,
  • l’immobilier.»

Vous êtes investisseur avec un horizon à long terme? 

« Il ne faut surtout pas apporter de changements quand les marchés sont à la baisse. Techniquement les gens devraient investir davantage dans un marché baissier et vendre quand c’est trop haut. Cependant, les gens font le contraire,» dit Alexandre Demets. 

Selon lui, les investisseurs qui prévoient des placements à long terme pourraient envisager d’augmenter leur pourcentage d’actions versus obligations. « Il y a plus de fluctuations avec des actions. Ça peut aller à un écart type de plus ou moins 20 points d’une année à l’autre. Mais, à long terme, cela pourrait être plus rentable que des obligations. »

Cela dit, il n’y a pas de recette magique. Chaque investisseur est différent. La meilleure chose à faire est de parler avec un conseiller. Il est le mieux placé pour bâtir un profil d’investissement fidèle aux besoins de chaque personne. Et ce plan tiendra assurément compte des risques liés à la stagflation. 

Prenez rendez-vous avec votre conseiller. Vous pourrez réviser avec lui :

  • vos objectifs financiers à court et à moyen terme,
  • la diversité de votre portefeuille,
  • votre niveau de tolérance au risque.

Si rien n’a changé, votre conseiller risque de vous rappeler qu’il est plus sage de garder votre plan initial.

Vous n’avez pas de conseiller? 

Un conseiller peut vous aider à élaborer un plan qui vous protège d’une éventuelle stagflation. 

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Que puis-je faire pour me protéger d’une crise financière ?

La baisse drastique des marchés que nous avons connue à la mi-juin a inquiété plusieurs investisseurs. Avec raison. À court terme, les effets d’un marché volatil peuvent paraître dévastateurs. Mais il faut maintenir une vision à long terme.

« N’oublions pas, selon une étude de Bloomberg sortie en février 2020, depuis 1956, la perte moyenne lors d’un marché baissier est de 27%. Et la reprise moyenne pour le marché haussier qui suit est de 144%, » rappelle Alexandre Demets. 

Que faire? «Investir 10% de son salaire et vivre selon ses moyens. Voilà deux bonnes habitudes financières pour vous protéger des périodes d’incertitude économique», rappelle M. Demets. 

Pour y arriver, on doit :

Faire un budget

Il s’agit d’un outil essentiel pour donner une vue d’ensemble de nos entrées et sorties d’argent fixes. Il permet de voir où couper pour mieux épargner.

Automatiser ses épargnes

Pour éviter d’oublier de cotiser, mieux vaut faire des virements automatiques à partir du compte chèque vers le REER ou le CELI

Revoir son train de vie

Les abonnements multimédias, les sorties au restaurant et la voiture de luxe sont-ils indispensables à votre bonheur? Il faut revoir ses priorités en fonction de son budget.

S’assurer qu’on a un bon ratio épargne/dépense

On conseille d’épargner 10% de son salaire, mais rien n’empêche d’aller au-delà de ce chiffre. En augmentant ce montant, vous pourrez peut-être prendre une retraite anticipée, qui sait!

Calibrer ses dettes

Il est possible de consolider toutes ses dettes en un seul prêt à faible taux d’intérêt pour épargner de gros montants.

Gérer ses cartes de crédit

Imposez-vous un montant limite et ayez un plan de remboursement. Remboursez le montant minimal pour ne pas affecter votre cote de crédit.

 

Besoin d’aide pour y voir plus clair?

Un conseiller peut vous aider à bâtir un plan solide pour atteindre vos objectifs.