C'est une situation qui n'est pas rare : un parent vieillissant qui a 2 enfants a besoin d'aide pour les activités de la vie quotidienne. Un des enfants assume la plus grande partie des responsabilités à cet égard alors que l'autre reste à l'écart, souvent en raison de la distance.

Que se passe-t-il lorsque les enfants ne peuvent pas se mettre d'accord sur les questions concernant les soins à donner à leurs parents? Par exemple, celui qui prend soin des parents souhaite engager de l'aide, mais l'autre ne veut pas contribuer financièrement. Voici comment éviter des chicanes de famille de cette nature.

La première chose à faire est de commencer à en parler tôt. Ayez une discussion avec vos parents sur leurs intentions avant qu'un problème survienne. Il faut leur demander ce qu'ils souhaiteraient advenant qu'ils soient frappés d'incapacité. «Les parents qui refusent de parler de leurs plans financiers peuvent fort bien causer des disputes de famille après leur départ», explique Karen Henderson, fondatrice et PDG de la société Long Term Care Planning Network, qui est située à Toronto et qui informe les consommateurs et les conseillers financiers sur les questions du vieillissement et de la planification des soins de longue durée.

Assurez-vous ensuite que vos parents ont rédigé un testament et fait établir un mandat en cas d'inaptitude ou une procuration. Si vos parents ont déjà ces documents, les membres de la famille doivent savoir où ils sont conservés et pourquoi certaines décisions ont été prises. «Il serait également pertinent de voir à ce que ces documents soient reçus devant notaire afin d’avoir les conseils juridiques appropriés. Certains avocats ont aussi cette expertise», dit Daniel Plouffe, directeur régional, Services de planification financière et successorale à la Financière Sun Life.

Mme Henderson abonde dans le même sens. «Suzanne est fille unique et aide son père. Si celui-ci lui laisse un peu plus d'argent qu'aux autres membres de la famille, il devrait informer toutes les personnes concernées de la raison pour laquelle il a pris cette décision.»

Il arrive que les parents tardent à mettre leurs affaires en ordre. C'est pourquoi Mme Henderson recommande d'envisager la possibilité de demander à une tierce personne en qui vous avez confiance d'agir à titre de médiateur, peut-être le comptable de vos parents ou un ami proche — quelqu'un qui n'a aucun intérêt dans l'argent ou les biens de la famille. Elle poursuit : «Les parents seront plus enclins à faire affaire avec une telle personne».

Si un des enfants devient la personne qui s'occupe principalement d’un parent, Mme Henderson recommande que cette personne envoie régulièrement un courriel à tous les membres de la famille pour les informer de l'état de santé du parent. «S'il faut puiser dans l'argent de la famille pour payer des soins, c'est l'occasion d'en informer les membres de la famille afin d'éviter les accusations possibles de ‘détournements’ de fonds», affirme-t-elle.

La personne qui donne les soins devrait aussi tenir un journal dans lequel elle indique tout ce qu'elle fait pour le parent, par exemple l'aider à s'habiller, l'accompagner à tous ses rendez-vous, préparer ses repas, etc. «Lorsque les autres membres de la famille prennent connaissance de ce journal, ils sont généralement stupéfaits», dit-elle. «Ils disent souvent «Je n'avais aucune idée que tu faisais tout cela, c'est vrai que tu as besoin d'aide» ou «Nous devons reconsidérer l'endroit où vit maman ou papa».

4 options pour les soins à donner à des parents vieillissants

1. Le parent reste à la maison avec l'aide d'un membre de la famille ou d'un professionnel

C'est l'option que préfèrent les parents vieillissants. «Ils sont plus confortables à la maison, où ils sont dans leurs affaires», explique Mme Henderson. «Il est difficile de déménager un parent. Cela peut prendre jusqu'à 6 mois avant qu'il se sente bien dans un nouvel environnement.» Lorsqu'on engage un préposé aux services de soutien à la personne pour des soins occasionnels, il faut s'attendre à payer au moins 23 $ l'heure, fait-elle remarquer.

2. Le parent vit chez un de ses enfants

Cette solution peut être peu coûteuse, selon l'état de santé du parent. Toutefois, lorsque la personne vieillissante est atteinte de démence, il peut devenir trop difficile d'en prendre soin lorsque la maladie progresse.

3. Le parent emménage dans une résidence pour personnes âgées

Vivre dans une résidence pour personnes âgées, c'est comme avoir son propre appartement dans un environnement sécurisé. On y offre les repas, le service de blanchisserie et diverses activités. Ce type de logement peut coûter entre 2 000 $ et 8 000 $ par mois (entre 1 300 $ et 5 000 $ au Québec), selon l'endroit où l'on réside et le genre de résidence que l'on choisit.

4. Le parent doit séjourner dans un centre de soins de longue durée

Les centres de soins de longue durée (qu'on appelait auparavant les maisons de soins infirmiers) peuvent être une bonne solution pour un parent dont la santé est très fragile ou dont les capacités sont très amoindries et qui a besoin de soins donnés par des experts. Il peut être toutefois difficile de choisir le bon centre. Il est aussi recommandé de prendre rendez-vous dans plusieurs de ces centres afin de les visiter et de rencontrer le personnel. Comme les listes d'attente sont longues, il est sage de commencer à faire des recherches sur les centres de soins de longue durée qui ont de la disponibilité avant même que votre parent soit prêt à y séjourner.

Consultez le site internet du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec pour une foule de renseignements et de ressources qui pourront vous être utiles dans vos démarches.

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