Félicitations! Vous avez soigneusement planifié votre retraite et vous êtes en bonne voie de réaliser vos objectifs d’épargne. Cependant, la planification de l’épargne n’est qu’un des deux volets de la préparation de la retraite. L’autre volet : la planification des dépenses. Autrement dit, vous devez vous munir d’un plan qui vous permettra de  transformer votre épargne en un revenu de retraite optimal.  

Comment? Notamment  en tenant compte de l’impôt, c’est-à-dire en envisageant votre plan de revenu de retraite sous l’angle fiscal.

Quels types de revenus de retraite sont imposables?

Tout d’abord, l’impôt fonctionne d’une manière un peu différente à la retraite. Tout comme le revenu d’emploi, la majorité des sources de revenu de retraite sont imposables. Ceci comprend : 

  • les prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) ou du Régime de rentes du Québec (RRQ), 
  • de la Sécurité de la vieillesse (SV) et 
  • du régime de retraite de votre employeur.  

On y ajoute le revenu provenant des rentes et des fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR). Cependant, cela n’inclut pas les retraits de votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Si votre revenu imposable dépasse un certain seuil, le gouvernement vous demandera de rembourser une partie de vos prestations de la SV.  Et si votre revenu est suffisamment élevé, vous devrez rembourser la totalité de ces prestations. Par ailleurs, après le 31 décembre de l’année de vos 71 ans, il n’est généralement  plus possible de réduire ses impôts en cotisant à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER).

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Estimer l’impôt à la retraite

La façon dont vous payez l’impôt change elle aussi à la retraite. Lorsque vous travaillez, votre employeur retient habituellement l’impôt « à la source », soit directement sur votre paie. Que se passe-t-il lorsque vous êtes à la retraite et que vous ne recevez plus de paie? Eh bien, vous avez plusieurs options pour payer vos impôts : 

  • Vous pouvez prendre des dispositions pour que l’impôt soit retenu à la source sur les prestations du régime de votre employeur, du RPC, du RRQ et de la SV. 
  • L’impôt sur vos revenus de placement, de location, de travail autonome ou certaines prestations de retraite peut être payé par acomptes provisionnels. 
  • Vous pouvez attendre de préparer votre déclaration de revenus pour savoir combien vous devez. Cependant, sachez que si vous devez plus de 3 000 $ d’impôt fédéral (1 800 $ pour les résidents du Québec), l’Agence du revenu du Canada (ARC) vous exigera de payer par acomptes provisionnels.  Pour l’impôt provincial ou territorial, les seuils varient selon l’endroit où vous habitez.

Heureusement, vous pouvez tirer parti de stratégies de retrait et de déductions fiscales pour garder le plus d’argent possible.

Stratégie no 1 : Créez un plan avec l’aide d’un conseiller

Comme bien des gens, vous aurez sans doute plusieurs sources de revenu de retraite. En plus du RPC ou du RRQ et de la SV, il peut s’agir d’un régime collectif, de rentes, de FERR ou d’un CELI.  Vous pouvez aussi avoir des biens locatifs ou des produits à intérêt garanti comme des CPG. Pour payer le moins d’impôt possible, vous pouvez organiser l’ordre dans lequel vous tirerez un revenu de ces sources. Vous pouvez aussi prévoir combien vous prendrez de chacune.

N’oubliez pas que votre situation est unique. Souvent, des conseils judicieux peuvent faire toute la différence. Un conseiller d’expérience peut faire les calculs selon différents scénarios. Cela permettra de déterminer la stratégie de retrait qui convient le mieux à votre cas.  Par exemple, votre conseiller peut vous aider à décider quand commencer à recevoir un revenu du RPC ou du RRQ et des régimes de retraite privés.  Et il peut vous dire comment effectuer  des retraits de vos placements imposables. 

Si vous détenez de multiples placements imposables, des retraits proportionnels pourraient se révéler avantageux. Vous pourriez retirer un montant déterminé de chaque source en fonction de sa part du total de vos économies. Souvent, cette stratégie permet d’étaler et de réduire l’impact fiscal des retraits, faisant ainsi durer votre épargne plus longtemps. Là encore, votre conseiller peut vous aider à faire un choix éclairé.

Stratégie no 2 : Fractionner vos revenu de pension

Les couples peuvent fractionner jusqu’à 50 % de leur revenu de pension admissible. Le conjoint qui transfère un revenu à l’autre conjoint doit toutefois avoir au moins 65 ans durant l’année. Cela peut créer de grosses économies d’impôt si un des conjoints a un revenu beaucoup plus élevé que l’autre. De plus, le pourcentage de fractionnement n’a pas à être le même chaque année. Vous avez donc une certaine souplesse. Pour vous assurer de  fractionner votre revenu de la bonne façon, n’oubliez pas de consulter un conseiller fiscal indépendant.

Stratégie no 3 : Souscrire une rente

Vous craignez d’épuiser votre épargne-retraite? Songez à en utiliser une partie pour souscrire une rente viagère . Une rente viagère  vous procurera un revenu de retraite fiscalement avantageux pendant le reste de votre vie. Une rente à « terme fixe », quant à elle, vous sera versée pendant une certaine période (30 ans, par exemple).  L’une comme l’autre étale le revenu provenant de vos économies de retraite pour vous permettre de  payer moins d’impôt chaque année.  Si vous souscrivez une rente avec des fonds  « non enregistrés » (provenant de placements hors REER ou d’un compte d’épargne, par exemple), seule une partie du revenu que vous en tirez est imposable.  (Le montant imposable et le moment de l’imposition dépendent du traitement fiscal auquel la rente est admissible.) Si vous souscrivez une rente avec des fonds  « enregistrés » (provenant d’un REER, d’un RRCD ou d’un RPDB), le revenu que vous en tirez est entièrement imposable l’année où vous le recevez.  Si les fonds  proviennent d’un REER, la Loi de l’impôt sur le revenu prévoit aussi la durée du terme fixe d’une rente à terme fixe, et la période garantie d’une rente viagère.

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Stratégie no 4 : Profiter des allégements fiscaux

Vous avez sans doute profité de divers crédits et déductions d’impôt pendant que vous travailliez. Maintenant, vous devez vous concentrer sur ceux qui sont offerts aux retraités. Par exemple, vous pourriez avoir droit au crédit d’impôt pour revenu de pension. Pour cela, vous devez avoir reçu des revenus d’une rente ou d’un régime de retraite ou de pension admissibles, autres que les prestations du RPC ou RRQ et de la SV.  Vous pourriez avoir droit à un montant maximal de 2 000 $ sur votre déclaration d'impôts fédérale. Vous pouvez aussi économiser davantage  en impôt provincial ou territorial, selon votre province ou territoire de résidence. Voici d’autres façons de réduire vos impôts :

  • Montant en raison de  l’âge
  • Crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire
  • Crédit d’impôt pour frais médicaux
  • Crédit d’impôt pour personnes handicapées

Un comptable peut vous aider à vous y retrouver dans la longue liste de déductions et de crédits d’impôt fédéraux.  De plus, il peut vous aider à réduire l’impôt provincial que vous devez payer. Par exemple, avec la subvention aux personnes âgées propriétaires pour l’impôt foncier de l’Ontario.

Une stratégie fiscale bien conçue peut contribuer à faire durer votre argent aussi longtemps que vous en aurez besoin. Pour obtenir des conseils de gestion du revenu de retraite adaptés à vos ressources et à vos objectifs personnels, parlez à un conseiller.