Maxime a 20 ans. Il a abandonné le cégep il y a un an, sans avoir terminé sa formation. Il vit dans le sous-sol de la résidence familiale. Il passe ses journées sur Facebook ou à jouer à des jeux vidéo. Ses parents se désolent. « Il avait un travail à temps partiel comme serveur dans un restaurant, mais ça n’a pas fonctionné. Depuis, il ne cherche pas d’emploi et vit littéralement à nos crochets. » Ils se sentent impuissants et ne savent pas comment amener leur fils à se prendre en main.

Et les ennuis de Maxime ne s’arrêtent pas là! Il a monté sa facture de téléphone cellulaire à près de 300 $ et a été incapable de la régler. Il a donc entaché son dossier de crédit. Ses parents ont payé la note, ainsi que la dizaine de contraventions dont il a écopé avec la voiture familiale. Pas de doute, Maxime exagère. Mais que peuvent faire ses parents?

Favoriser l’autonomie : mieux vaut tard que jamais

Camille Beaudoin est directeur de l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers. Il prône la sensibilisation à la valeur de l’argent dès le jeune âge. Selon lui, les enfants à qui on a octroyé une certaine autonomie financière se montrent plus raisonnables en grandissant. « Il faut profiter de toutes les occasions pour rattacher l’argent à la réalité. Il faut leur expliquer combien coûte une auto, par exemple, ou un loyer », explique-t-il.

Claire Leduc est travailleuse sociale, ainsi que thérapeute conjugale et familiale. Elle a développé une méthode, soit celle du « parent entraîneur ». Cette méthode consiste à favoriser l’autonomie progressive chez les enfants. Le tout, en répondant à leurs besoins affectifs et en leur inculquant de bonnes valeurs familiales. « À partir de 16 ans, les enfants devraient commencer à travailler pour gagner un peu d’argent. Par exemple, en tondant le gazon ou en étant moniteurs dans un camp de jour. Ces sommes serviront à payer certaines dépenses que les parents détermineront avec eux (cellulaire, sorties, jeux vidéo). Ils comprendront ainsi les efforts à fournir pour gagner de l’argent et s’acheter des biens. Et c’est une excellente méthode pour leur apprendre à faire un budget », explique Mme Leduc.

Vos jeunes adultes ne sont pas encore autonomes financièrement parce qu’ils sont aux études? Pour les soutenir, vous pourriez vous charger des besoins de base par exemple. On parle entre autres de la nourriture, des transports en commun, et des vêtements. Mais, laissez-les payer ce qui n'est pas essentiel. « S’ils veulent un vêtement d’une marque particulière, ils devraient se l’acheter eux-mêmes », précise Claire Leduc.

Simone Bilodeau est conseillère budgétaire à l’ACEF Rive-Sud de Québec. Elle rappelle que, « ce que les parents décident de payer dépend bien sûr de leurs moyens financiers. Mais aussi des valeurs qu'ils souhaitent inculquer à leurs enfants, comme l’effort, l'importance des études, l’autonomie, etc. Ainsi, tout en réglant les dépenses essentielles, ils doivent progressivement amener leurs enfants à payer le reste. »

Fixer des limites claires et tenir son bout

Mais, comment rectifier le tir si ce travail d’éducation n’a pas été fait en amont? Ou s'il ne donne pas les résultats espérés? « Plus on attend, plus ça sera difficile », dit Mme Bilodeau. On ne doit donc pas laisser les choses traîner. C'est aux parents de fixer certaines limites claires, et de les faire respecter. « Il faut donc que les parents se questionnent d'abord sur leurs propres valeurs, sur ce qui est acceptable ou non pour eux », ajoute-t-elle.

« Quand les enfants sont aux études et ont besoin d’un coup de main sur le plan financier, c’est une chose. Mais, s’ils traînent dans les bars, les parents n’ont pas à payer pour ça! », renchérit Claire Leduc. Elle ajoute que beaucoup de jeunes sont trop gâtés et qu’il leur est difficile de prendre leurs responsabilités.

Il est donc nécessaire de confier aux adolescents et aux jeunes adultes qui vivent chez leurs parents certaines tâches. Comme faire leur lavage, passer l’aspirateur ou préparer le souper une fois par semaine. « Ça peut prendre du temps, mais il faut répéter et ne pas lâcher. Les jeunes doivent comprendre qu'on ne peut pas tout obtenir sans effort. Les parents, eux, doivent apprendre à dire « non ». Et être prêts à assumer les conflits qui pourront se produire, ajoute Mme Leduc. Mais pour y arriver, ils doivent avoir la conviction profonde que leurs enfants seront plus heureux s’ils sont autonomes. »

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