Rupture amoureuse, perte d’emploi, départ à l’étranger, maladie ou deuil d’un proche, nous vivons tous des moments de solitude, à un moment ou à un autre de notre vie, et, pour la plupart d’entre nous, ce n’est que passager.

Si certaines personnes recherchent la solitude pour la sensation de paix et de plénitude qu’elle leur procure, d’autres vivent dans un perpétuel état d’isolement avec le sentiment d’être délaissés, marginalisés ou exclus. On peut d’ailleurs se sentir très seul tout en étant bien entourés…

Les visages de la solitude sont nombreux, mais une chose est sûre : avoir un réseau social stimulant et de bonnes relations avec nos proches joue un rôle capital en matière de santé. Cela permet notamment de mieux gérer son stress et de renforcer son système immunitaire.

«C’est normal, nous sommes tous en quête d’interactions humaines, estime Rachel Mercier, psychologue clinicienne. Et je ne parle pas ici d’échanges sur Facebook mais de relations qui nous procurent un sentiment de sécurité et d’appartenance, et contribuent à notre bien-être physique et mental.» La psychologue Stéphanie Léonard partage ce point de vue et fait valoir qu’un bon réseau social ne tient pas au nombre, mais à la qualité des liens qu’il favorise.

Voici quelques conseils pour éviter de s'isoler :

1. Visez l’essentiel

Avoir un vaste réseau social peut être agréable, mais, pour ne pas s'isoler, le plus important, c’est d’avoir au moins une personne avec laquelle nous avons une réelle intimité et à qui nous pouvons montrer notre vulnérabilité en toute confiance.

2. Faites preuve d’ouverture

«Cultivez la bonne attitude pour aller vers les autres, propose Rachel Mme Mercier. Laissez tomber vos a priori, faites preuve de curiosité et d’ouverture. Et souriez : c’est la meilleure façon d’attirer les gens vers nous, surtout si on n’ose pas les aborder!»

3. Donnez vie à vos centres d'intérêt

«Vous aimez la photo, le tennis, le yoga ou le cinéma? Devenez membre d'un club, suivez des cours ou des ateliers qui vous permettront de sortir de votre routine, de voyager et de rencontrer des gens qui partagent vos passions, conseille Mme Léonard. Faites du bénévolat ou du mentorat. Faites partie d’un jardin collectif ou d’un club de course ou de lecture. Informez-vous au CLSC, au YMCA ou à la bibliothèque de votre quartier pour trouver des ressources utiles et faire le plein d’idées.»

4. Prenez de bonnes habitudes

«Privilégiez les activités de groupe qui se répètent sur une base régulière ou le même jour à la même heure, recommande Mme Mercier. Ça permet de créer des liens. Mieux, arrivez 15 minutes plus tôt avant le début d'un cours pour faire connaissance avec une autre personne du groupe, proposez à d’autres coureurs d’aller boire un smoothie après l’entraînement, profitez de la pause pour bavarder avec des participants à une conférence sur l’art.»

5. Sortez de la maison!

«Chaque jour, il faut sortir de chez nous et socialiser : il suffit de faire de petits gestes simples, comme saluer les voisins, bavarder avec les commerçants du coin ou les parents qu’on croise à la garderie. C’est ainsi que, jour après jour, des liens se tissent», souligne Stéphanie Léonard.

6. Misez sur l’authenticité

En solo à un cocktail ou à un party d’anniversaire? «Avouez à un autre invité, seul aussi, que vous ne connaissez personne. L’authenticité favorise la complicité, en plus de nous rendre accessible et sympathique», explique Rachel Mercier.

7. Élargissez votre cercle d’amis

On peut avoir l'impression d'être seuls même en couple ou en groupe. Il arrive que nos relations amoureuses, amicales ou sociales nous laissent une impression de vide. Dans ces cas-là, rien ne nous interdit d’aller vers d’autres personnes… mais en douceur, insistent les deux psychologues. «Il ne faut pas céder à la tentation de couper les ponts impulsivement ou de faire le grand ménage dans nos relations sous prétexte qu’elles ne répondent pas à tous nos besoins», lance Mme Mercier. En effet, note Mme Léonard, «on peut avoir une collègue complice avec laquelle on ne partirait jamais en voyage ou un partenaire de tennis à qui on ne se confie pas. On ne peut pas avoir le même degré d'intimité avec toutes les personnes qui nous entourent.»

8. Apprivoiser la solitude… mais pas trop!

«Quand la solitude prend trop de place dans nos vies et qu’elle nous fait souffrir, il importe de la combattre rapidement, avant qu’elle ne se transforme en repli sur soi, prévient Stéphanie Léonard. Et, si on éprouve une mélancolie persistante, si on se sent perpétuellement blasés, rejetés ou exclus, on souffre peut-être d’un trouble de l’humeur, et il faut alors aller chercher l'aide de professionnels.»

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