Si vous vivez en ville, vous avez besoin d’une cour pour avoir votre propre potager, n’est-ce pas? Eh bien non, pas s’il existe un jardin communautaire dans votre quartier!

De plus en plus de citadins découvrent les avantages de cultiver leurs propres aliments dans un jardin communautaire.

Quels sont les avantages des jardins communautaires?

L’organisme Nexus Santé, un organisme de recherche bien établi dans le domaine de la santé en Ontario, publie un bulletin en ligne de promotion de la santé (en anglais). Selon ce bulletin, les jardins communautaires ont de nombreux avantages. En voici quelques-uns :

Avantages sur le plan social. Jardiner avec ses voisins de tous âges et de tous horizons favorise l’amitié et le partage de connaissances. Vous pouvez échanger des conseils, des semences, des recettes et des produits. C’est l’occasion de découvrir des fruits ou légumes que vous ne connaissiez pas. Une excuse pour célébrer ensemble en organisant une fête des récoltes ou des événements spéciaux. Toute la collectivité peut en profiter : les jardins communautaires peuvent approvisionner des banques alimentaires et d’autres organismes de soutien. Certains organisent même des sorties scolaires pour les enfants du quartier. De plus, transformer des parcelles de terre vacantes en jardins peut aider à réduire le déversement illégal de déchets. Les jardiniers communautaires deviennent les « yeux du quartier », ce qui peut décourager le vol et le vandalisme. Par ailleurs, aménager les endroits inesthétiques en jolis espaces verts et florissants rehausse la valeur des propriétés du quartier.

Avantages environnementaux. Cultiver ses propres aliments si près de la maison limite grandement votre empreinte carbone. Cela réduit les besoins en emballage et en transport réfrigéré sur de longues distances. Les récoltes des jardins communautaires peuvent rarement être certifiées biologiques. Cela dit, les jardiniers ont tendance à ne pas utiliser de pesticides et de fertilisants chimiques. De plus, les jardins contribuent à retenir les eaux de ruissellement. Cela évite de faire déborder les égouts pluviaux.

Avantages économiques. Faire pousser ses propres aliments est habituellement moins cher que de les acheter. Prenons les tomates, par exemple. Il n’en coûtera que 3 ou 4 $ pour un sachet de graines qui produira de nombreux plants. Un plant mature vous en coûtera tout au plus 10 $. Ajoutez ensuite le prix de l’eau et de l’engrais. Vous pourriez récolter plus de 11 kilos de tomates pour moins de 15 $! Pour la même quantité, vous devriez payer environ 4,65 $ le kilo au supermarché, soit plus de 50 $. C’est surtout très pratique pour les familles à plus faible revenu ou qui vivent dans des « déserts alimentaires ». Ces « déserts » sont des secteurs où on ne trouve pas de supermarchés. Il n’y a donc pas d’aliments abordables et nutritifs.

Avantages sur le plan de la santé physique et mentale. Les aliments frais et délicieux cultivés dans un potager sont beaucoup plus attirants que ceux offerts en épicerie. Il n’est donc pas surprenant que les jardiniers communautaires mangent plus de légumes que le reste des gens, selon le bulletin mentionné ci-haut. De plus, le jardinage est un très bon exercice, car il vous aide à améliorer :

  • votre force,
  • votre endurance et
  • votre souplesse.

C’est aussi une excellente activité pour réduire le stress et combattre l’isolement social. Célibataires, nouveaux arrivants et personnes âgées y trouvent souvent un réseau de soutien.

Comment fonctionne le jardinage communautaire?

Les jardins communautaires se situent sur :

  • des lots appartenant à la Ville,
  • dans des parcs ou
  • sur des terrains de lignes hydroélectriques.

Ils peuvent aussi être aménagés sur des toits, dans des cours d’école et près de résidences pour personnes âgées. Certains demandent des frais annuels d’inscription pour couvrir certaines dépenses liées à l’eau, aux outils et au compost. Toutefois, vous pourriez avoir droit à une réduction. De plus, de nombreux jardins accueillent volontiers les aînés et les personnes handicapées en leur offrant, par exemple, des plates-bandes surélevées. Les organisateurs peuvent aussi offrir aux jardiniers en bonne forme physique de participer aux tâches d’entretien communes.

Ecosource (en anglais) est un organisme sans but lucratif d’éducation environnementale. Il fait de l’accompagnement dans les jardins communautaires de Mississauga en Ontario. Kat Gibson est coordonnatrice de programme pour Ecosource. Elle explique comment leur programme de jardinage communautaire fonctionne :

« Chaque site possède une remise pour ranger les outils, les tuyaux d’arrosage, les gants et les autres articles de jardinage. Il y a aussi des bacs pour récupérer l’eau de pluie et un accès au réseau d’eau de la ville. Les jardiniers doivent apporter leurs plantes ou leurs graines et ne pas avoir peur de se salir les mains. Ils devront creuser, planter, désherber et récolter. La plupart des jardins gérés par Ecosource ont des plates-bandes surélevées, ce qui facilite le jardinage.

Nos jardiniers ont des talents variés et proviennent de tous les milieux :

  • personnes âgées,
  • familles avec enfants,
  • locataires,
  • nouveaux arrivants.

Ces derniers perpétuent la tradition de cultiver un potager. Ils plantent des fruits et des légumes que les gens d’ici ne connaissent pas toujours. »

Mme Gibson affirme que la tomate est probablement l’aliment le plus cultivé dans les jardins. « C’est parce qu’elle est utilisée en cuisine par de nombreuses cultures. »

Quelle est la taille d’un jardin communautaire?

La taille de votre récolte dépend de plusieurs facteurs. La durée de la saison de croissance et la taille de votre parcelle de terre en sont deux. Par exemple, les parcelles du Fort York Community Garden à Toronto sont d’environ 9 mètres carrés. Celles du HOPE Community Garden, situé aussi à Toronto, sont de près de 24 mètres carrés. Depuis 1975, la Ville de Montréal joue un rôle de premier plan dans le mouvement des jardins communautaires au Canada. Les parcelles de terre des jardins communautaires de l’arrondissement Ville-Marie de Montréal offrent 18 mètres carrés de surface cultivable. À Vancouver, la saison de croissance est longue et la pluie abondante. Les règlements de la Ville (en anglais) recommandent donc des parcelles d’au moins 7 mètres carrés.

Les jardins communautaires sont devenus si populaires que les listes d’attente s’allongent. Selon Mme Gibson, il y a environ 1 000 familles et personnes sur la liste d’attente d’Ecosource (en anglais). L’organisme aménage environ un nouveau jardin communautaire par année. Mais la liste d’attente est d’environ deux ans. Elle est encore plus longue dans certaines autres villes.

Vous ne voulez pas attendre votre tour? Pourquoi ne pas démarrer votre propre jardin communautaire? De nombreuses municipalités encouragent leurs citoyens à présenter leur proposition et leur plan. Elles offrent des directives détaillées, des conseils pour trouver des commanditaires et du financement. Et parfois même, des subventions et une exonération de taxes foncières.

Pour en savoir plus, visitez le site des jardins communautaires de votre ville.

 

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