L’Observatoire de la prévention de l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) fait partie de la Direction de la prévention de l’ICM.

 

L’ICM est un centre hospitalier ultraspécialisé en cardiologie voué aux soins, à la recherche, à l’enseignement, à la prévention, à la réadaptation, ainsi qu’à l’évaluation des nouvelles technologies en cardiologie. Constamment à l’avant-garde, l’ICM est un leader dans son domaine et joue un rôle de premier plan au Québec, au Canada et dans le monde.

Quand Normand Mousseau a reçu son diagnostic de diabète de type 2 (celui qui touche 90 % des diabétiques), ce professeur de physique a été sur le choc. Son médecin lui a dit que cette maladie était chronique et dégénérative. La seule chose que pouvait faire ce quarantenaire, c’était de ralentir la progression de la maladie.

Le diabétique a donc changé son mode de vie et surtout, il a perdu beaucoup de poids. En adoptant une diète sévère, cet universitaire a perdu 70 livres, passant de 230 à 160 livres. Surtout, il a découvert, au fil de ses recherches, que cette maladie n’était pas incurable. Au contraire, une perte de poids considérable pouvait en venir à bout. C’est ce qu’il a réussi à faire, en contrôlant son taux d’insuline sans avoir recours aux médicaments.

La bonne nouvelle, c’est que la rémission de Normand Mousseau n’est pas un cas isolé. Une lueur d’espoir pour les 880 000 diabétiques québécois.

Une maladie de surpoids

Le diabète de type 2, c’est une maladie qui affecte les personnes en surpoids. À preuve : les femmes qui sont considérées comme obèse (indice de masse corporelle supérieur à 30) courent 40 fois plus de risque d’être atteintes du diabète de type 2 que celles qui sont minces (IMC de 22), selon une étude en provenance de Boston. Chez les femmes souffrant d’obésité morbide (IMC supérieur à 35), c’est 100 fois plus.

La raison : l’accumulation de graisse au niveau du foie et du pancréas. La surcharge de gras détraque le foie, qui produit du glucose même en présence d’insuline, provoquant une hausse du taux d’insuline. Puisque l’insuline favorise la fabrication de gras au niveau du foie, il y a donc établissement d’un cercle vicieux : plus de glucose dans le sang = plus d’insuline = plus de gras hépatique = plus de glucose sanguin.

En parallèle, une partie de l’excès de gras dans le foie s’achemine vers d’autres organes, notamment les îlots pancréatiques qui sécrètent l’insuline. Avec le temps, l’accumulation de graisse réduit progressivement leur fonction et la baisse d’insuline qui en résulte favorise l’hyperglycémie (un taux trop élevé de sucre dans le sang).

D’irréversible à réversible

À l’heure actuelle, le diabète de type 2 est considéré comme incurable. L’approche thérapeutique consiste à « limiter ses dégâts ». Les médicaments servent à le contrôler. Il faut revoir cette approche.

Le premier indice suggérant que le diabète de type 2 est une maladie réversible provient de la chirurgie bariatrique (une réduction de la taille de l’estomac).  Chez les personnes obèses ayant subi cette opération, plusieurs études ont observé une normalisation rapide des taux sanguins de glucose et une rémission durable du diabète.

Une autre étude britannique s’est penchée sur le taux des rémissions des diabétiques ayant profité d’une forte baisse de poids. Chez les participants ayant perdu plus de 15 kg (33 livres), ils ont affiché un taux de rémission du diabète de type 2 de 86 %.

Ces résultats confirment qu’il est possible de renverser de façon durable le diabète de type 2 en réduisant drastiquement l’excès de graisse.

Les personnes qui ont perdu du poids, mais qui n’étaient pas en rémission, étaient des diabétiques de longue date. Cette conclusion démontre qu’il faut s’attaquer au problème de surpoids le plus rapidement possible afin de maximiser les chances de rémission.

En adoptant de saines habitudes de vie, en suivant un régime alimentaire équilibré et en maintenant un niveau élevé d’activité physique, vous pouvez garder le diabète de type 2 à distance. Prenez votre destin en main!