Grâce à la popularité grandissante des probiotiques, nous savons maintenant, plus que jamais, que les bactéries ne sont pas toutes mauvaises. En fait, certaines bactéries sont bonnes pour vous, et les probiotiques en font partie. Ceux-ci sont des bactéries ou des levures vivantes qui, lorsqu’elles sont ingérées en quantité suffisante, peuvent favoriser le maintien d’une bonne santé.

La compréhension que l’on a généralement des probiotiques nous amène à associer les aliments fermentés comme le kimchi, le miso et la choucroute à la bonne santé. Or, selon Natasha Haskey, diététiste et coauteure de Gut Microbiota: Interactive Effects on Nutrition and Health, il subsiste plusieurs malentendus concernant les probiotiques.

1. Davantage qu’une question de digestion

Il ne fait aucun doute que les probiotiques favorisent la santé intestinale. Voici comment les scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé et de la U.S. Food and Agriculture Organization définissent le terme probiotique : « un probiotique est un micro-organisme vivant qui, lorsqu’ingéré en quantité suffisante, produit des effets bénéfiques sur la santé de celui qui le consomme. » Ces scientifiques ont confirmé les bienfaits des probiotiques pour la santé des intestins et leur utilité dans la prévention de divers maux comme la diarrhée, le syndrome du côlon irritable, les douleurs abdominales et les ballonnements ainsi que la colite ulcéreuse. 

De l’avis de la Dre Mary Ellen Sanders de l’International Scientific Association of Probiotics and Prebiotics, les probiotiques peuvent être utiles également pour atténuer la diarrhée associée à la prise d’antibiotiques, pour réduire la durée des pleurs chez les nourrissons qui souffrent de coliques mais qui, autrement, sont en santé, ainsi que pour diminuer l’incidence des infections courantes des voies respiratoires supérieures et pour gérer les infections vaginales.

2. Il existe de nombreux types de probiotiques, et ils n’agissent pas tous de la même manière

Les probiotiques contiennent souvent une ou plusieurs souches de micro-organismes ou microbes vivants (des bactéries) et chacune peut avoir un effet différent sur la santé; par conséquent, une seule souche ne répond pas à tous vos besoins. « Le probiotique que vous ingérez doit correspondre à l’effet que vous recherchez pour votre santé », indique Mme Haskey.

On compte plus de 500 souches de probiotiques, mais les plus courantes sont celles des genres Lactobacillus et Bifidobacterium. « Il y a longtemps qu’on les ajoute aux produits laitiers de culture comme le yogourt et le kéfir, souligne Mme Haskey. On sait qu’ils aident à réduire les risques de maladie cardiovasculaire, de diabète de type 2 et d’obésité. »

La quantité que vous consommez importe également. «La dose nécessaire peut varier considérablement et dépend de la souche et de l’effet escompté sur votre santé», ajoute Mme Haskey. Si vous recherchez un bienfait précis, elle recommande de demander conseil à un pharmacien ou de consulter une base de données sur les probiotiques pour obtenir de l’information sur les souches et les doses.

3. Les aliments fermentés ne contiennent pas tous des probiotiques

Les probiotiques sont généralement associés aux aliments et aux boissons fermentés comme le kimchi et le kombucha, selon Mme Haskey, il y a là un malentendu. L’Organisation mondiale de la santé précise qu’une bactérie ou une levure ne peut être qualifiée de probiotique que s’il est établi scientifiquement qu’elle est bénéfique pour la santé.

Les aliments fermentés comme la choucroute, le kimchi, le tempeh et le miso renferment souvent des «cultures actives vivantes», mais, ainsi que Mme Haskey s’empresse de le souligner, bon nombre de ces aliments n’ont pas fait l’objet de tests cliniques. Par définition, ils ne peuvent donc être considérés comme étant probiotiques.

«L’aliment fermenté doit être étudié sous sa forme exacte et reconnu comme étant bénéfique pour la santé, rappelle Mme Haskey. Par exemple, si deux personnes préparent du kombucha chacune dans leur maison, leurs deux préparations comporteront vraisemblablement des microbes différents et aucune de celles-ci n’aura été validée cliniquement.»

Mordus de la fermentation, ne désespérez pas! Bien qu’on ne puisse les classer parmi les probiotiques d’un point de vue clinique, les aliments et les boissons fermentés peuvent être bons pour vous. «Vous devez simplement vous assurer qu’ils sont fermentés naturellement et ne sont pas pasteurisés, signale Mme Haskey. Le processus de pasteurisation tue les bactéries bénéfiques. Pour profiter des bienfaits des aliments fermentés, cherchez sur l’emballage des mentions du type aliment vivant ou contient des cultures vivantes

En général, vous trouverez ces aliments dans le rayon des produits réfrigérés de votre épicerie locale. «Si vous trouvez de la choucroute sur la tablette à la température ambiante, elle ne contient probablement pas de cultures actives vivantes puisqu’elle aura subi un traitement thermique, dit Mme Haskey, mais si vous la trouvez parmi les aliments réfrigérés et que l’étiquette mentionne aliment vivant ou cultures actives vivantes, vous en tirerez beaucoup de bonnes bactéries dont le corps a besoin pour fonctionner.»

4. Les meilleures sources de probiotiques sont les yogourts et les compléments

La quantité de probiotiques que nous tirons de notre alimentation varie largement, selon le produit consommé. Si vous recherchez la meilleure source alimentaire de probiotiques, le yogourt est un excellent choix. «Le yogourt peut contenir de 100 millions à 10 milliards de probiotiques vivants par portion», indique Mme Haskey.

Qu’en est-il des yogourts non laitiers, à base se soja ou de noix de coco par exemple? «On n’a pas beaucoup étudié ni testé les options non laitières, répond Mme Haskey. De plus, la forme dans laquelle les probiotiques sont livrés est importante. Jusqu’à ce l’on dispose de plus d’information, je m’en tiendrai au message suivant : “les produits laitiers contiennent des probiotiques”

Et les compléments alimentaires? Mme Haskey reconnaît que les compléments, qui sont offerts en version laitière ou végétalienne, contiennent souvent une quantité plus importante de probiotiques que les aliments. Il faut toutefois faire attention à la qualité. «Optez pour un produit qui porte un numéro de produit naturel (NPN), conseille-t-elle. Ce numéro confirme que le produit a été étudié et approuvé par Santé Canada.»  

Que vous consommiez vos probiotiques sous forme d’aliments ou de compléments alimentaires, Mme Haskey vous recommande fortement de vérifier systématiquement les étiquettes des produits. «Souvent, l’étiquette indique la quantité de probiotiques vivants par portion; sinon consultez le site Web du fabricant.»