Balado De temps et d’argent

Épisode 1 : Se choisir en préparant une retraite hâtive 

Peut-on se choisir après une vie à prendre soin des autres? Dans ce premier épisode du balado De temps et d’argent, l’animateur Stéphane Fallu rencontre Caroline. Infirmière de carrière, Caroline se prépare à prendre sa retraite dans la cinquantaine après avoir goûté aux joies de la sabbatique. 

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Stéphane Fallu (S -)

Bonjour tout le monde ! Bienvenue à De temps et d'argent. Ça, c'est un balado, en collaboration avec la Sun Life, où nous parlons avec des gens d'ici de l'influence de l'argent sur leur quotidien, leur santé, leur bien-être. Je m'appelle Stéphane Fallu.

Oui, oui c'est moi ! Je ne donne pas de conseils financiers, ce n'est pas mon travail.

Non, non, non ! On va parler avec des gens avec des histoires hyperintéressantes.

Et aujourd'hui, je suis content de recevoir Caroline Boies.

Allo Caroline !

Caroline Boies (C -)

Allo Stéphane !

S - Ça va bien ? Toi, tu habites au Saguenay ?

C - Oui, c'est ça ! J'habite à La Baie à Saguenay. Depuis maintenant 15 ans. Mais je suis originaire de la région de Charlevoix.

S - Ok, Charlevoix, Saguenay. On est là-bas avec la famille ?

C - Avec mon mari, mes deux enfants. J'ai un conjoint… qui est mon premier chum ! Ça fait 30 ans, maintenant, qu'on est ensemble. Pis on a deux beaux grands enfants, une jeune fille qui va avoir 20 ans en fin de semaine et puis un beau jeune homme qui à 24 ans maintenant.

S - Ok, la stabilité c’est quelque chose d'important pour toi ?

C - Oh mon dieu ! La stabilité, dans mon petit nid tout rapproché, oui. La stabilité dans la vie en générale.  Écoute, moi je crois que j'ai déménagé sept fois dans la vie. On a fait le tour de la province avec mon mari. Ouais, je l'ai suivi partout où il a travaillé. Puis moi, comme je suis infirmière, à ce moment-là je retrouvais un emploi à chaque fois. Mais évidemment reconstruire un réseau social, aussi, à chaque fois…  Mais familialement, oui, oui, ça c'est très stable. Une chance !

S - Ok, ton mari faisait quoi ? Si ce n'est pas indiscret ?

C - Non pas du tout ! Mon mari est ingénieur électrique. Pis on a travaillé à la Baie-James. Et puis... En fait, à Sept-Îles ensuite à la Baie-James, on est revenu dans Charlevoix. Et puis, maintenant là... Il travaille pour Rio Tinto Alcan ici, à La Baie.

S - Ok, toi, une infirmière, des jeunes enfants, tu suis le mari. C'est quand même, à chaque fois à recommencer. À chaque fois que tu arrives dans un nouvel hôpital ?

C - Moi, je te dirais que ma source de stabilité. C’était les clients, les patients. Ouais ! Moi j'ai travaillé comme infirmière à domicile principalement. Donc, connaître le milieu, ça il faut le faire assez rapidement, quand on est infirmière à domicile. Et puis, j'ai aussi tenu un dispensaire à la Baie-James…

Depuis quelques années, je travaille plus en service de deuxième ligne. Donc, les médecins de la première ligne nous réfèrent des cas complexes. Pour essayer d'établir des diagnostics. Souvent, ça va être en lien avec les troubles cognitifs. Donc les différentes sortes de démence. On va avoir aussi une spécialisation des cas de Parkinson. Où est-ce que la médication est difficile à ajuster, la mobilité, tout ça. On va avoir aussi des cas comme ça. Puis on va faire des poursuites de réadaptation, aussi, pour des clients qui vont venir en externe. Moi, ma clientèle est en externe actuellement.

S - C'est un travail, t'es avec des gens qui sont souvent plus âgés ?

C - Oui, voilà, je suis contente que tu dises ça Stéphane. « Des gens plus âgés. » Parce que moi, j'ai toujours été vraiment en contact avec ces personnes-là, plus âgées, qui sont, à mon sens, remplies de connaissances, d'expérience et de sagesse… Pis qui ne demandent qu'à un peu livrer leur savoir. Pour moi, ça a été très très très précieux. Parce que dans la vie on peut apprendre en faisant des erreurs. C'est des fois une école qui est plus difficile…

S - Non, mais les erreurs, ça fait partie de la vie…

C - Tout à fait !

S - Qui arrive n'importe, quoi même si tu as la meilleure vie, tsé, on vieillit. La maladie fait partie de la vie, tsé, le vieillissement. C'est certain que dans ce temps-là, il ne faut pas les abandonner. Toi, t'es là pour eux !

C - Oui, puis, écoute… Moi, je tire, un grand bénéfice à écouter leurs histoires de vie, à écouter aussi, leurs erreurs qu'ils ont faites et puis, apprendre de leurs erreurs. Les personnes âgées sont très très... ont un cœur très très grand pour nous livrer leurs connaissances, leurs savoirs, leurs expériences… Des fois quand on te dit: « Ben, va pas par-là, la route est pas belle. » Ben, je serais pas obligé de le tester moi-même ! Je vais l'écouter pis je vais prendre un autre chemin.

S – Ok !

C - C'est dans ce sens-là que je te dis que c'est important. Tu sais qu'il y a des sociétés, hein, qui s'arrachent les personnes âgées.

S - Ah ben oui, ça c’est différent d'une société à l'autre. Mais moi aussi, dans une autre vie, j'ai été infirmier pendant 10 ans…

C - Ah ! On se comprend !

S - Fak, j'ai travaillé. J'ai commencé mon certificat en gérontologie… Tsé, les personnes âgées selon des sociétés, y'en a qui sont glorifiées, que dans la famille, c'est les sages à la maison.

C - Oui !

S - Et pis, y’a d'autres endroits où les parents, ben, nous accompagnent pis après ça ils nous quittent et puis, on les voit plus !

C - Ouais exactement ! Moi, je trouve des fois qu'on a à s'inspirer des sociétés qui voient ça différemment. Pis les personnes âgées en tant que telles, c'est un trésor de sagesse qu’ils nous transmettent…

Moi, un moment donné, j'ai décidé de prendre un congé différé. Dans tout le contexte où est-ce que, bon, le téléphone sonnait, je suis dans mon bureau, faut gérer des clients… Puis un moment donné, j'avais une madame qui avait le Parkinson. Fallait bien que je lui explique qu'est qu'il se passait, parce que je n'étais pas à 100% avec elle, en ce moment-là, dans mes soins. Je l’ai écouté, j'ai dit: « C’est à cause que je réfléchis à prendre un congé différé de 6 mois. J'hésite… je suis ambivalente. » Écoute, elle me regarde a dit: « N'hésite pas un instant. Fais tout qu'est-ce que tu es capable. Marche ! » Parce que j'avais plein de projet. Je lui expliquais ce que je voulais faire dans congé de 6 mois… A dit: « Vas-y, vas-y. Pis marche pour moi autant que tu peux ! » Parce qu’elle, elle ne peut plus marcher.

Dans ce sens-là, moi je trouve qu'on a des beaux échanges avec des personnes âgées qui nous donnent des fois le « guts » qui nous manque.

S - J'adore ça ! Mais moi, je trouve que tu as soulevé un point : d'avoir, de prendre, de penser à soi...  De décider un peu… « bon ben moi je prends du temps pour moi ».

Ça, ça prend quand même une décision. Quand on travaille avec des gens qui sont rendus dans un état des fois, un peu plus limité. Est-ce que c'est une grande décision à prendre ? Parce que, veut, veut pas... On a tout le temps notre routine et on a besoin d'argent pour les comptes. Mais de prévoir ça, est-ce que tu as été capable de le faire ?

C - Ben écoute, moi je vais te dire qu'est-ce qui m'a un peu bouleversé. C'est quand j'ai eu - déjà, moi, la quarantaine ça a été « tough » - la cinquantaine... J'ai trouvé ça, vraiment difficile. Pis j'ai eu à ce moment-là... Moi, mon père est décédé à 60 ans.

S - Ok, ton père est décédé à 60 ans. Toi, t'avais quel âge 

C - Moi, j'avais… mon dieu ! Ben, j'avais mon premier bébé. Je devais avoir une trentaine d'années à peu près…

S - Ok, une trentaine d'années. Est-ce que tu étais près de ton père ?

C - Oui, j'étais près de mon père ! Mais l'affaire, c'est que... Quand que lui y’a eu cinquante ans, je me suis dit : « Est-ce qu'il y a pensé qu'il lui y restait peut-être juste 10 ans de vie à vivre ? »

S - On veut pas penser à ça !

C - Fak, probablement qu'il a pas...

S - Jamais !!!

C - Fak, il a continué un peu là sa vie comme ça. Pis un moment donné, « pouf », y’é parti.

S - Ouais...

C - Fak, moi quand j'ai eu 50 ans. J'ai dit écoute là ! Il m'en reste peut-être 10 à vivre, moi, là, là…

S - Ah ok. T'as fait un rapport avec ton père ?

C - Oui, c'est ça, c'est ça. Là, c'est arrivé l'urgence de vivre. Non, vraiment c'était une rage de vivre. Il fallait que, je prenne du temps pour moi, comme tu le dis.

Pis dernièrement, cet été, en fait, ma belle-mère a eu une récidive de cancer et la semaine dernière, le médecin lui a appris... Qui lui restait environ 2 à 3 mois à vivre.

S - À mon dieu ! Ça doit-être quelque chose.

C - Oui ! Vois-tu pas mal qu'il n'y a pas de garantie ? Il y a aucune garantie. La vie c'est maintenant. Pendant que tu es capable.

S - Ouais

C - Au moment où c'est possible d'avoir une qualité de vie physique et cognitive. Parce que la quantité de temps, on la connait pas. Pis là, maintenant, ce que je veux faire,

c'est de rapprocher le plus possible, ma retraite. Moi mon idée, c'est de prendre peut-être une retraite hâtive. Je vais t'expliquer un petit peu pourquoi je veux ça.

S - Parler de retraite. T'es quand même jeune encore ?

C - Ben oui ! Tout à fait! C’est pour ça qu’on dit hâtive ! Moi, j'ai 51 et je vais avoir 52. Mais moi, le printemps passé, on m'a dit que j'avais le cancer du sein…

S – Ok… Ah ok, ayoye…

C – Ouain.

S - Tu m'annonces ça, avec, euh… c’est hyper cartésien ! C'est quand même... T'as voulu prévoir un congé pour pas vivre ce que ton père a vécu si je comprends bien.

C - Ouais

S - Pis toi t'apprends ça. C'est une grosse nouvelle pour toi pis la famille.

C - En avril, dans le temps du COVID. Écoute, moi ça a été super long avant que je fasse ma biopsie, parce que tout était sur stop. Mais j'ai passé ma biopsie pis une fois qu'on a eu les résultats, c'est allé à une cadence, ça. Ça allait plus vite que moi ce que j'étais capable d'absorber. Moi, ça a été vraiment une découverte fortuite. Ça été là, euh, le dépistage qu'on reçoit par la poste pour aller passer une mammographie.

S – Ok

C - On a aucun symptôme, aucun facteur de risque. Dans ma famille, il n'y a pas de cancer. Puis moi j'étais… mon hygiène... Je n'avais pas de facteurs de risque pour avoir...

Moi j'allais là, à mon dépistage, que le gouvernement me demandait de faire, qui est gratuit, tout bonnement, avec grande confiance. En me disant: « Ben, je m'acquitte de quelque chose qu’on me demande… »

S - Comme quoi il faut y aller !

C - Ouais

S - Il faut pas attendre. On pense tout le temps que ça ne sera pas nous.

C - Sais-tu qu’y’a seulement 6 femmes sur 10 qui y vont ? Y’a 40% des femmes qui n'y vont pas à leur dépistage… qui est gratuit, là ! C'est un programme du gouvernement.

Fak, je me suis dit que je vais faire 3 choses avec ce cancer-là. Un : Je vais devenir une militante pour le dépistage.

S - Ok, mais c'est bon mais on le fait ici. C'est important !

C - Ouais, tout à fait. Deuxièmement : je vais apprendre, je vais grandir, je vais évoluer dans cette épreuve-là. Qu'est qu'elle l'a à me dire cette épreuve-là.

Pis ensuite : je vais mettre des moyens en place pour réaliser mes objectifs de vie, mes rêves. Ça a été ça aussi…

S - Sur quoi tu te rattaches le plus ?

C - J'apprends la bienveillance envers soi-même.

S – Ouais.

C - Parce qu'on est bienveillant dans la vie souvent pour les autres. Mais maintenant, dans qu'est-ce que j'ai à apprendre. C'est comment que moi, je peux être bien bienveillante.

Parce que la vie, on en a qu'une seule. La vie nous offre un seul tour de piste. Si tu ne saisis pas l'occasion maintenant. T'as pas de deuxième tour de piste, t'as pas de deuxième chance.

S - Par rapport à ta famille. Est-ce que ça a changé beaucoup leurs contacts envers toi lorsqu'ils ont eu l'annonce du cancer ?

C - Ma fille est devenue un peu protectrice de sa maman. Prendre soin de... Elle aussi, elle fait une infirmière. Écoute, chez nous là, ma mère est infirmière, moi, je suis infirmière, ma fille est infirmière.

S - Ben là ! Tabarnouche, j'veux être ami avec vous autres. Si jamais je suis malade, je va vous appeler. Je vais avoir les vrais conseils !

C - 'Garde, on va t'accueillir les bras ouverts ! Fak là, elle s'est approprié son rôle d'infirmière j'dirais.

S - Ouais

C - Pis mon fils, lui, il a montré ça dans la générosité. Lui pis sa copine y'ont décidé de faire le défi des têtes rasées d'accumulé de l'argent.

S - C'est dont beau ça...

C - Y’a tellement de gens qui vivent leurs vies en pensant qu'ils ne vont jamais mourir.

S - Ah ben là.

C - Mais on va tous mourir !

S - Ouais... ...

C - Pis notre devoir, c'est de profiter de la vie. Maintenant !

S - Profitez de nos proches, profitez d'avoir une qualité de vie. C'est tellement important !

C - Des fois je me dis, on a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu'on en a qu'une seule.

S - Ouais...

C - Puis là, quand tu as réalisé ça. Y’a plus rien qui t'arrête.

S - Ouais

C - Fak, ça c'est un peu ça que je crois, moi, qui est important.

Dans ma première partie de vie, j'ai existé. Parce que moi, je vois une énorme différence entre exister et vivre.

S - Ok

C - Exister, c'est les choses existent. La mécanique existe, les matières existent, les objets existent, la science existe, les logiques existent...

Mais vivre, c'est complètement autre chose ! Vivre, c'est sentir son cœur battre dans sa poitrine. Vivre c’est savourer le vivant, être vivant en dedans.

S - C'est inspirant ce que tu viens de nous raconter. Parce que même si on le dit souvent, on l'applique pas. C'est dur à appliquer. Est-ce que ça prend des épreuves pour appliquer des belles visions de la vie comme ça ?

C - Soit que tu vives les épreuves pis que la vie t'amène à le réaliser. Ou soit que tu apprends des épreuves pis de l'expérience des autres pour dire: « Moi je vais changer ma vision. »

La vie, oui c'est dur ! C'est de se lever chaque jour puis de dire: « C'est quoi le plan de la journée ? » Mais il ne faut pas s'encrasser dans la routine. Y’a une phrase qui dit: « L'aventure c'est dangereux. Mais essayer la routine, c'est mortel ! »

Il faut pas s'encrasser dans une routine.

S - Tsé, moi après les spectacles. Y’a beaucoup de monde qui me parle. « J'aurais aimé faire ! » Et ça c'est euh...

C - J'aurais aimé le faire

S - Les gens y'ont beaucoup de confidence avec moi. Pis souvent c'est une phrase de... Pis je fais : « Ben, pourquoi tu ne peux pas le faire ?» Il dit: « Je suis pogné à gorge… ma job… bla, bla, bla…. ». Moi je fais : « Mais pourquoi tu ne le fais pas dans tes loisirs ? Tsé, au lieu de faire des activités que tu fais depuis tout le temps, fais ce que tu aimes au moins une journée par semaine… »

C – Ouais.

S - Pis y’a un gars qui m'a écrit. Pis y’a dit: « Heille, j'ai recommencé à jouer de la guitare pis j'ai pris un cours. Pis je le fais. Pis là ma blonde a dit pourquoi tu fais ça ?

Tsé, t'es vieux pour apprendre à jouer de la guitare. » Y dit : « J'ai tout le temps voulu en jouer ! Pis là, je trippe tellement, t'as raison. C'est moi qui voulais pas le faire parce que je me trouvais des défaites. » On se trouve souvent des défaites pour pas réaliser ce que nous, on a besoin.

C - Y’a rien d'inaccessible. La seule barrière, c'est nous-mêmes.

S - Ouais, c'est vrai.

C - C'est nous-mêmes qui se les mettons. Pis ce gars-là que tu parles, là. Qu'est qui a faite ? Y’a été bienveillant envers lui-même !

S - Souvent, on planifie sa vie, on fait attention à nous, à notre alimentation... Avec l'emploi, avec les enfants. Tsé, on fait des activités. On fait des choses simples pour notre couple aussi… de faire attention. Pis quand on est rendu qu'il faut planifier. Parce que souvent, planifier tout le côté qui est financier de, de, de... Mais ça, on en discute pas...

C - Y’a quelqu'un de très sage qui m'a dit: « L'argent c'est un moyen, c'est un moyen de te permettre de faire tes choix. C'est un instrument. C'est un outil. »

Avoir la possibilité de faire des choix différents dans notre vie en lien avec l'argent, ça nous permet de vivre notre vie et aussi d'être capable de réagir. Parce que des fois y’a des évènements que c'est nous qui provoquons. Nos décisions, nos programmes.

« On vas-tu avoir un chien ou on n’en aura pas ? » ou « Quelle maison on achète ? »

Mais des fois, c'est la vie qui nous provoque et qui nous amène ailleurs. Exemple : la pandémie.

S – Ouais, ou la maladie…

C - Le cancer, la maladie… Les évènements qui nous touchent, les décès. Quelqu'un qui développe une démence, c'est plus la même personne.

S - Ah, oui. Pis ça arrive vite, hein, ça arrive rapidement parfois.

C - Fak des fois, je me dis, aimons la goutte qui fait déborder le vase ! C'est là que débutent tous les CHANGEMENTS !

S - Faire confiance à la vie. Ça veut pas dire ignorer la réalité, aussi.

C - T’a bien raison ! Il faut être conscient. C'est ça. Pis quand on est conscient, ça nous fait faire le pas qui nous manque pour avancer. Ça nous donne des fois l'ÉLAN.

S - Pis, par rapport à ta famille. Est-ce que ton mari veut prendre sa retraite à 55 ans ?

C - Lui de son côté, il vise 60. Mais moi, j'ai ben avertis que c'était le dernier chiffre en haut… Y’a le droit de descendre pour choisir 59, 58… Mais y’a pas le droit d'aller en haut de 60 !

S - Mais c'est quand même un grand choix pis un gros effort de son côté. Parce que souvent, y’a des gens qui veulent travailler le plus longtemps possible. Qui ont leurs retraites qui retournent travailler des emplois à temps partiel parce qu'ils ne sont pas capables de combler le vide. Pis c'est correct aussi, ça dépend toujours de la personne.

C - Ça dépend toujours de la personne. Pis si à quelque part ton travail te nourrit pis t'es heureux pis tu vis dans ton travail. Tant mieux ! Il en n’a pas de problème.

Moi, dans ma retraite, qu'est-ce que j'aimerais faire ? J'ai plein de projets. Et mes projets y nécessitent d'être mobile. D'être capable d'aller en forêt. Écoute, dans mon [congé] différé, là. J'étais pas une fille super en forme, mais j'ai réussi à faire le défi « des cinq sommets ». Ça, c'est monter des montagnes.

S - Oui.

C - Que quand tu arrives au sommet. C'est une réalisation. Tu es en admiration aussi devant le paysage. Pis ça, moi je veux le faire encore. Donc la santé est importante. Tout le temps.

Mais là maintenant, avec mon cancer, c'est ça que j'ai appris. Je vais m'occuper de moi. Être bienveillante envers moi. Mais qu'est-ce que je veux dire. C'est avant même d'avoir le cancer. Là j'ai dit: « Il faut le meubler ce temps-là ». Donc moi qu'est-ce que j'aimais avant mes enfants ?

S – Ouais.

C - Les animaux, moi, j'ai toujours eu des animaux chez nous. Ça a toujours été super important. Aller dehors. Tu te redécouvres, tu redécouvres ton couple. Pis là tu remeubles. Qu'est qui était laissé vide. Parce que les enfants, quand qu'on a réussi notre job de parents, c'est ça le but, c'est qu'ils partent et qu'ils volent de leurs propres ailes !

S - Très heureux de t'avoir rencontré Caroline. C'est une belle histoire. Mais ce que j'aime, c'est que notre vie c'est nous qui la contrôlons.

C - Oui !

S - Qui a parfois il y a des obstacles, mais qu'on peut passer à travers. Pis continuer à avoir des objectifs de vie.

C – Oui !

S - J'pense c'est important pis je crois... je le sens bien qu'il va y avoir juste des bons projets. Pis Johnny va falloir qui prendre sa retraire avant 60 ans, c'est certain.

C - (Rire) - Je vais y dire ! Des fois Johnny y dit souvent : « Caroline, les problèmes, ça n'existe pas. Y’a que des solutions. Faut les trouver par exemple ! »

S - C'est l'équilibre qui fait qu'on est bien. C'est d'être capable, avoir les moyens de réaliser ses rêves. Mais, il faut commencer tôt aussi.

C - Oui, il faut le commencer tôt. Il faut aller chercher les gens qui connaissent ça. T'as tout à fait raison Stéphane.

C - Heille, Stéphane, j'voudrais dire. J'voulais terminer là-dessus. Moi, j'aime bien les citations.

S - Vas-y donc.

C - Antoine de Saint-Exupéry, moi je l'aime beaucoup, dans Le Petit Prince il dit:

« Nous sommes tous le rayon de soleil pour quelqu'un, mais on ne le sait pas toujours. »

Je voulais te dire qu'aujourd'hui vous avez été mon rayon de soleil, toi pis ton équipe !

S - Ah, ben moi t’as été une constellation d'étoiles !!!

(Musique)

Merci tout le monde ! Merci d'avoir écouté !

L'argent, on peut réaliser que ça joue un rôle énorme dans nos vies. Mais c'est pas toujours facile d'en parler. Je pense que c'est important d'en discuter de manière ouverte et franche parce que ça peut améliorer notre santé mentale, physique ou financière.

Si vous avez des questions, ben, vous pouvez trouver des ressources pour vous aider à Sunlife.ca

Merci d'avoir écouté cet épisode du Balado De temps et d'argent ! Mon nom est Stéphane Fallu. Ce fut un plaisir !