Après y avoir songé pendant environ cinq ans, Paul et sa femme se sont séparés. Il avait alors 53 ans. L’ex-couple a divorcé deux ans plus tard, mettant ainsi fin à ses 17 années de mariage. « Nous sommes restés ensemble plus longtemps que nous l’aurions probablement dû, pour le bien de notre fille », observe Paul.

Qu’est-ce qu’un divorce tardif?

De nombreux Canadiens décident de divorcer plus tard dans la vie. Ce phénomène s’appelle parfois le « divorce gris ». Selon Statistique Canada, l’âge moyen au divorce augmente constamment depuis des décennies. En 1970, il arrivait en moyenne à 38,8 ans. En 2020, c’était plutôt à 46 ans. En moyenne, les couples canadiens se marient plus tard et restent ensemble plus longtemps qu’avant. Les conjoints sont donc plus âgés au moment du divorce.

Statistique Canada indique aussi que le taux de divorce chez les 50 ans et plus a augmenté de 26 % entre 1991 et 2006. Depuis, il demeure assez stable, malgré une nette baisse globale en 2020. Cela s’explique probablement par la fermeture des tribunaux durant la pandémie.

Pourquoi cette hausse des divorces tardifs?

Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à quitter une union de longue date qui tient davantage de l’habitude que de la passion? Chaque divorce a sa propre histoire :

  • Certains se sentent plus aptes à privilégier leur propre bonheur quand les enfants ont quitté la maison.
  • La relation ans d’autres cas, une relation qui se détériorait depuis des années vient finalement d’atteindre le point de bascule.
  • Aujourd’hui, plus de femmes mènent des carrières et donc jouissent de l’indépendance financière grâce à leur propre épargne.
  • Le divorce n’est plus aussi mal vu qu’autrefois.
  • Le marché du travail peut renforcer le sentiment d’identité et l’estime de soi des femmes. Le divorce ne leur paraît plus inconcevable.

À mon âge, ai-je les moyens de divorcer?

Quelles que soient vos raisons d’envisager le divorce, les facteurs financiers pèseront dans votre décision. Les honoraires d’avocats, notamment, sont un élément important à considérer. Si le divorce se passe dans la confrontation, la facture pourrait être salée. Mais si vous parvenez à vous séparer à l’amiable, vous aurez moins à dépenser. « Mon ex-femme et moi aurions pu nous disputer en prenant chacun un avocat, mentionne Paul. Mais nous avons pu tout régler ensemble de façon raisonnable avec un seul avocat. Nous avons ainsi économisé une tonne d’argent. »

Le coût de la vie quotidienne vous inquiète peut-être pour la suite des choses. Certains restent dans une union malheureuse par crainte de perdre la maison ou de devoir réduire leur train de vie. Sachez que la clé pour calmer ses inquiétudes, c’est de s’informer. Cela dit, le divorce à un âge avancé entraîne son lot de difficultés particulières. Il peut être intimidant de devoir prendre en main son argent. Et c’est particulièrement vrai si c’est notre partenaire qui a toujours géré les finances familiales. Un bilan de vos avoirs et de vos dettes peut vous aider à prendre des décisions éclairées pour l’avenir. Voici comment vous y prendre :

  • Faites l’inventaire de vos biens. Rassemblez tous les documents concernant votre situation financière personnelle. Pensez à vos déclarations de revenus, relevés de paie de l’année courante, relevés de prestations d’assurance collective, contrats d’assurance et relevés de régime de retraite.
    Réunissez aussi les données sur tous vos comptes enregistrés (REER, FERR, CELI et REEE) et non enregistrés. N’oubliez pas les biens immobiliers de la famille : la demeure familiale, le chalet, les immeubles locatifs… Trouvez l’évaluation foncière, le relevé d’impôt foncier, les factures de services publics et les reçus de travaux d’entretien ou de réparation. Si vous possédez des immeubles locatifs, rassemblez les relevés des revenus de location et des dépenses pour chacun.
  • Dressez la liste de vos dettes. Rassemblez les renseignements sur vos emprunts, dettes et autres obligations financières à acquitter, sauf votre prêt hypothécaire. Cela comprend les paiements de location, les marges de crédit, les cartes de crédit ainsi que les prêts étudiants, commerciaux et automobiles.

Il est aussi très utile de dresser un portrait complet de la valeur de votre ex-conjointe ou conjoint. Ainsi, vous pourrez calculer certains actifs, comme les REER et les régimes de retraite. Cette personne pourrait devoir les partager avec vous. Généralement, c’est votre avocat qui demandera ces renseignements à l’avocat de votre ex.

C’est décidé, je divorce. Que dois-je faire maintenant?

Si vous choisissez le divorce, voici les autres mesures à prendre sur le plan financier :

  • Révisez votre testament. Il pourrait être sage de réviser votre plan successoral pour que votre testament tienne compte de votre nouvelle situation. Paul souligne l’importance de cette étape. « Votre testament doit impérativement refléter toutes les dispositions que vous avez prises pour votre argent. » Sachez qu’il est possible que votre avocat ne puisse pas représenter les deux conjoints. L’un de vous devra alors engager quelqu’un d’autre.
  • Mettez vos désignations de bénéficiaires à jour. C’est le cas pour tout grand changement de vie. Mettez à jour les différents bénéficiaires des comptes de placement et des contrats d’assurance.
  • Pensez à regrouper vos éléments d’actif. Après une séparation, il est courant de trouver de l’actif à plusieurs endroits une fois qu’on s’approprie tous ses comptes. Regrouper son actif auprès d’un conseiller de confiance comporte de nombreux avantages. Un conseiller s’assurera par exemple que vous changez les bénéficiaires de vos contrats d’assurance ou de vos comptes REER. En regroupant tous vos placements sous un même toit, vous pourriez bénéficier d’une réduction des frais de gestion. Est-ce que vous et votre ex aviez le même conseiller? Déterminez si cette situation convient toujours.
  • Revoyez vos plans de retraite. Vous devrez probablement partager une partie de votre épargne-retraite avec votre ex. Surtout si vos situations financières sont très différentes (par exemple si l’un de vous était parent à la maison). Votre conseiller saura vous aider en établissant la valeur actuelle et future de vos actifs. Cela pourrait vouloir dire repousser votre départ à la retraite d’un an ou deux. Votre conseiller vous aidera à maximiser votre revenu de retraite en fonction de votre nouveau statut.

Dans le cas de Paul, l’aide du conseiller est allée bien au-delà des finances. « Il m’a apporté un grand soutien sur le plan émotionnel aussi. Il avait déjà traversé une épreuve semblable », explique-t-il. Il nous dit aussi de prendre avec un grain de sel les recommandations d’amis qui ont vécu une situation différente. « Une amie m’avait recommandé d’être très rigide et d’amener mon ex-femme en cour », rapporte-t-il. Son divorce à elle s’était mal passé. « Je suis heureux de ne pas avoir choisi cette avenue. »

Après avoir mis fin à 20 ans de mariage, Joanna* a fait appel à son conseiller. Elle voulait comprendre ses finances et planifier son nouvel avenir. « Mon conseiller m’a aidée à établir un plan qui comprenait mes revenus, mes dettes, mes biens, explique-t-elle. Pour tout dire, j’avais besoin de faire ça. Ça m’a fait prendre conscience que ça irait et que j’avais les moyens d’être autonome. Il y a 15 ans, jamais je n’aurais cru que ma vie serait ce qu’elle est aujourd’hui. La vie est beaucoup plus belle que ce que j’aurais pu imaginer. »

* Certains noms ont été modifiés par souci de confidentialité.

Que vous ayez récemment divorcé ou songiez à le faire, c’est le moment d’en parler avec votre conseiller. Si vous n’avez pas de conseiller, trouvez-en un ici.

Cet article ne vise qu’à fournir des renseignements d’ordre général. La Sun Life du Canada, compagnie d’assurance-vie n’offre pas de conseils juridiques, comptables ou fiscaux ni d’autres conseils professionnels. Au besoin, veuillez consulter un professionnel spécialisé qui fera un examen approfondi de votre situation juridique, comptable et fiscale.