Mon fils Adrien n'a jamais été un bon dormeur. Il pouvait me réveiller jusqu'à cinq fois par nuit pour que je lui donne sa suce, et cela jusqu'à ce qu'il atteigne deux ans. Résultat : je me levais exténuée et la mine défaite au moment où il se réveillait à 6 h 30. J'avais désespérément besoin d'aide et j'ai consulté des livres, des amis et Internet avant que, finalement, par lui-même, il commence à faire ses nuits. Plus ou moins.

Selon la Société canadienne du sommeil, 25 % des enfants souffrent de troubles du sommeil. Pas étonnant qu'on ait écrit tant de choses sur l'apprentissage du sommeil – et si vous êtes un parent épuisé, vous savez pourquoi. Se lever nuit après nuit pour nourrir ou apaiser un enfant qui pleure peut transformer n'importe quel parent habituellement calme et rationnel en un zombie irritable et à l'oeil hagard. Dans leur quête d'une nuit de huit heures de sommeil sans interruption, de nombreux parents désemparés se sont tournés vers des ouvrages comme ceux-ci:

  • Protégez le sommeil de votre enfant, de Richard Ferber, dans lequel il recommande de laisser bébé pleurer pendant des périodes de plus en plus longues (la méthode Ferber)
  • Le plus heureux des bébés, de Harvey Karp, dans lequel il suggère aux parents de reproduire les conditions confortables de l'utérus pour leur enfant, en l'emmaillotant, en lui disant «shhhhhh» et en le berçant.

Une bonne hygiène du sommeil est essentielle

L'établissement de bonnes habitudes de sommeil («hygiène du sommeil» pour les professionnels) peut être un processus qui relève du défi, qui prend du temps et qui est parfois frustrant pour vous et pour votre enfant. «Lorsque vous manquez de sommeil, il est tellement difficile de voir la lumière au bout du tunnel» explique Shannon Mills, ergothérapeute auprès des enfants, qui élabore des plans de sommeil sur mesure pour les clients dans toute la province. Si vous et votre enfant ne dormez pas, il est possible que vous souhaitiez désespérément avoir des résultats rapides. Et bien que la plupart des familles constatent des progrès immédiatement, affirme Mme Mills, il faut tout de même être patient avant que l'apprentissage du sommeil soit vraiment couronné de succès. En fin de compte, tout est lié au tempérament du bébé et à l'engagement des parents. «Il arrive que cela ne prenne que deux ou trois jours, alors que dans d'autres cas, cela peut prendre de deux à trois mois» dit-elle.

Cela est attribuable au fait que les bébés et les tout-petits peuvent s'engager dans la bonne voie pour revenir à leurs anciennes habitudes s'ils sont malades, s'ils font leurs dents, s'ils voyagent ou s'ils ont appris une nouvelle «technique» comme ramper, par exemple. Le bon côté des choses, c'est que si les parents mettent en place et suivent certaines pratiques, ils peuvent en général réussir à faire faire leur nuit aux enfants qui ont d'importants troubles du sommeil, affirme Mme Mills. Voici comment :

  1. Coucher bébé plus tôt. De nombreux experts du sommeil suggèrent d'avancer l'heure du dodo de votre bébé chaque nuit de 15 à 20 minutes jusqu'à ce que vous trouviez l'heure à laquelle il tombera facilement endormi. Ce peut sembler contradictoire, mais cela empêche les bébés d'être trop fatigués et de combattre le sommeil.
  2. Créer une routine. Une routine indiquera à votre bébé qu'il est temps de dormir. Vous pouvez, par exemple, lui donner un bain, lui lire une histoire, puis le mettre au lit. Vous pouvez commencer cette routine dès que votre bébé est âgé de quelques mois.
  3. Observer les signes. Vous pouvez voir que votre bébé a sommeil si vous observez qu'il est moins actif, qu'il bâille, qu'il se frotte les yeux et qu'il a le regard fixé dans le vide. Si vous attendez trop, votre bébé deviendra trop fatigué, les hormones de stress augmenteront et il combattra alors le sommeil, de dire Mme Mills.
  4. Éviter de trop stimuler votre bébé. Idéalement, vous devriez éteindre la télé, ne pas avoir beaucoup de monde autour de l'enfant et éviter les jeux trop animés avec vos enfants plus vieux une heure avant le coucher. Et prenez votre temps. «Souvent, les parents se dépêchent pendant la routine du coucher« explique Mme Mills. «Il est très important que tout le monde soit calme, le bébé comme les parents.»
  5. Essayer d'éviter de nourrir votre bébé pour qu'il s'endorme plus rapidement. Le nourrir avant de se coucher peut faire en sorte que votre bébé s'attendra systématiquement à être nourri avant de dormir.

Ce qui est essentiel, selon les experts, c'est de ne pas abandonner. L'apprentissage du sommeil n'est pas chose simple, mais respecter une routine et demeurer résolu pourront vous aider à persévérer. «Il y aura de bonnes nuits et il y en aura de moins bonnes» déclare Mme Mills. «Mais, comme je l'ai découvert, il finira par y avoir plus de bonnes nuits que de mauvaises.»