Si vous faites partie des 2,8 millions de Canadiens qui sont actuellement travailleurs autonomes ou à la tête de leur propre petite entreprise, vous savez sans doute que la liberté et l’indépendance s’accompagnent de rentrées de fonds imprévisibles. Or, l’imprévisibilité peut rendre difficile l’établissement d’un plan de retraite solide.
«Étant donné le caractère saisonnier de mes activités professionnelles, la concurrence et l’évolution des goûts des consommateurs, je n’ai aucune garantie quant à ce que je ferai au cours des années précédant ma retraite», explique Meg Wallace, qui est âgée de 44 ans et est propriétaire de Meg Wallace Photography , à Parry Sound, en Ontario. «Je n’ai pas fixé de date [de départ à la retraite], principalement parce que je ne peux imaginer ma vie sans la photographie.»
Mme Wallace n’est pas seule dans cette situation. En fait, pour les travailleurs autonomes, l’âge moyen de la retraite s’établissait à 68 ans en 2017. Cela dépasse de plus de quatre ans l’âge du retraité canadien moyen. Avez-vous renoncé au confort d’un chèque de paie régulier pour pouvoir poursuivre vos rêves? Andrew Wilkin, conseiller Financière Sun Life établi à Waterloo en Ontario vous fait part ci-après de ses meilleurs conseils en matière de planification de la retraite.
1. Tenez-vous-en à ce que vous faites le mieux et confiez le reste à d’autres
Pour la plupart des pigistes, cela veut dire prendre le temps de trouver un comptable, un avocat et un conseiller financier compétents.
Mais n’en restez pas là.
«Assurez-vous de parler avec vos conseillers et engagez-vous à les rencontrer et à revoir votre situation avec eux régulièrement, indique M. Wilkin. Il est possible que rien n’ait trop changé dans votre vie, mais qu’en est-il de la Loi de l’impôt sur le revenu? Peut-être aussi a-t-on modifié le Régime de pensions du Canada (RPC) ou les conditions d’admissibilité à la Pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) . Ces éléments peuvent avoir une grande incidence sur vos plans, et une bonne équipe de conseillers saura vous tenir informé.»
2. Payez-vous d’abord
«Lorsque l’on travaille à son compte, il ne pas rare que l’on cherche à s’occuper en priorité des autres, affirme M. Wilkin. Le problème est que parfois il ne reste rien au bout du compte. Alors, il faut inverser les choses.»
Kathe Lieber, une pigiste montréalaise de 67 ans qui est rédactrice, réviseure et traductrice est une grande partisane du principe «payez-vous d’abord». Elle a même programmé un dépôt automatique mensuel dans son compte d’épargne à intérêt élevé.
«Si ce n’est pas automatique, ça ne se fera jamais», dit-elle.
3. Utilisez conjointement les REER et les CELI
M. Wilkin croit que le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est l’outil parfait pour les pigistes. Pourquoi? Premièrement, les fonds placés dans un CELI croissent à l’abri de l’impôt. Deuxièmement, vous pouvez retirer votre argent lorsque vous le voulez – pour vous dépanner au cours des mauvaises années, par exemple.
Contrairement au régime enregistré d'épargne-retraite (REER), toutefois, les cotisations versées dans un CELI ne sont pas déductibles de votre revenu imposable. Cela nous amène à la règle de base de M. Wilkin sur la manière de choisir entre les deux chaque année : « Lorsque les gens ont un revenu qui se chiffre à 40 000 $ ou moins, j’ai tendance à les aiguiller vers le CELI, indique-t-il. Si leur revenu dépasse 40 000 $, ils auraient avantage à utiliser une combinaison des deux options. Et s’il atteint 100 000 $ ou plus, ils devraient cotiser le maximum à leur REER et, bien sûr, mettre de l’argent dans un CELI.»
Ces recommandations ont à voir avec le fait qu’il y a de fortes chances que votre taux d’imposition soit plus bas lorsque vous aurez cessé de travailler. En outre, une fois que vous transférez le solde de votre REER dans un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou une rente et que vous commencez à en retirer des fonds, les retraits sont imposés comme un revenu normal.
4. RPC : faites attention
Depuis janvier 2018, les prestations versées par le RPC se chiffrent à 691,93 $ par mois si vous avez décidé de commencer à les recevoir à l’âge de 65 ans. Si vous prévoyez continuer à travailler au-delà de cet âge, les prestations régulières ajouteront une certaine stabilité à vos rentrées de fonds. Vous pouvez commencer à recevoir votre pension dès 60 ans et toucher des prestations réduites ou la recevoir seulement à 70 ans et toucher des prestations plus importantes.
Il n’est pas nécessaire d’arrêter de travailler pour commencer à toucher les prestations du RPC. Vous devez toutefois garder en tête deux ou trois choses à propos de celles-ci, notamment leur incidence possible sur votre facture d’impôt.
«Il est plaisant de se lever le premier du mois en sachant qu’on recevra ce jour-là X dollars, souligne M. Wilkin. Malheureusement, les gens dépensent parfois leurs prestations du RPC sans tenir compte du fait qu’elles sont imposables et qu’en s’ajoutant au revenu qu’ils tirent de leurs activités professionnelles, elles pourraient les faire passer à une tranche d’imposition supérieure.»
Il faut donc s’interroger sur le moment propice pour commencer à toucher les prestations du RPC. Si vous hésitez, consultez un conseiller ou un comptable d’expérience pour qu’il vous aide à faire le point et à déterminer l’âge idéal auquel vous devriez commencer à les toucher, compte tenu de votre situation particulière.
5. Choisissez les bonnes assurances
L’assurance est cruciale pour les gens qui travaillent à leur compte puisqu’ils ne sont pas couverts par un régime d’employeur. Envisagez la possibilité de souscrire une assurance-santé personnelle qui couvrirait par exemple, les lunettes, les soins dentaires et les médicaments sur ordonnance. L'assurance invalidité peut remplacer votre revenu en partie si vous perdez la capacité de travailler. Un conseiller peut vous aider à déterminer le type de couverture qui vous convient.
Alors, que faut-il retenir sur la planification de la retraite dans l’économie de la pige?
Continuez à travailler si vous aimez ce que vous faites, mais ayez toujours un plan.
«Pour savoir franchement si la passion vous habite toujours, demandez-vous si vous voulez toujours continuer même si vous êtes financièrement en position de cesser vos activités, indique M. Wilkin. Si c’est “oui ”, vous êtes là pour les bonnes raisons.»
* Les fonds communs de placement sont offerts par Placements Financière Sun Life (Canada) inc.
La Sun Life du Canada, compagnie d'assurance-vie est membre du groupe Financière Sun Life.