Il y a 20 ans, j'ai pris des dispositions pour qu'une somme soit prélevée chaque mois de mon compte bancaire et investie dans un portefeuille de fonds communs de placement dans le cadre d'un régime enregistré d'épargne-retraite (REER).
Ainsi, je n'ai jamais eu à me précipiter pour cotiser au REER avant la date limite annuelle. J'investis un montant préétabli tous les mois depuis 1997. Au fil du temps, mon salaire a augmenté et j'ai relevé en conséquence le montant de ma cotisation mensuelle. Je peux affirmer sans réserve que j'ai épargné davantage grâce à cette approche.
Mais ce n'est pas uniquement une question d'épargne. La méthode que j'utilise est connue sous le nom d'achats périodiques par sommes fixes. Son véritable avantage réside dans le fait que j'investis le même montant en dollars tous les mois. Grâce à cela, j'ai acheté moins de parts des fonds communs de placement de mon portefeuille lorsque leur valeur était élevée – comme durant la bulle des technos en 1999. Par contre, lorsque leur valeur était plus basse – comme en 2009 – j'en ai acheté davantage.
C'est tout simple. En m'engageant à épargner et à investir régulièrement le même montant, j'ai fait fi de la volatilité des marchés. Je n'ai jamais tenté d'anticiper l'évolution du marché. En fait, je n'y pense pas beaucoup.
Les achats périodiques par sommes fixes sont-ils vraiment avantageux?
Après que j'ai écrit à ce sujet il y a quelques années, un conseiller financier m'a interpellé sur le bien-fondé des achats périodiques par sommes fixes. Il est vrai que certaines recherches mettent en doute l'efficacité de cette stratégie.
Une étude donne l'exemple suivant : si vous héritez d'un million de dollars, serait-il préférable d'investir cette somme en une seule fois ou obtiendriez-vous un meilleur rendement en l'investissant progressivement au fil du temps (autrement dit, en appliquant une stratégie d'achats périodiques par sommes fixes)?
Des chercheurs ont étudié le rendement des actions et des obligations aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie. Cette étude portait sur des époques caractérisées par des conditions très variables sur les marchés et sur des périodes de conservation des placements allant de 1 à 30 ans. Environ 2 fois sur 3, les investisseurs auraient été mieux servis en plaçant la totalité de la somme immédiatement plutôt qu'en adoptant une stratégie d'achats périodiques par sommes fixes.
Faut-il en conclure qu'on se trompe en faisant des achats périodiques par sommes fixes?
Peut-être, si vous recevez d'un seul coup une forte somme dont vous n'aurez pas besoin avant longtemps. En fait, cet argument contre les achats périodiques par sommes fixes n'a rien de très complexe. Il repose simplement (et correctement) sur le fait qu'à la longue, votre argent rapportera probablement davantage si vous l'investissez sur les marchés que si vous le conservez sous forme de liquidités (dans un compte d'épargne ou un placement liquide à faible taux d'intérêt comme un certificat de placement garanti). Si quelqu'un vous donne un million de dollars, vous n'avez sans doute pas intérêt à investir 100 000 $ dans un portefeuille équilibré et à dissimuler le reste sous votre matelas pour l'investir petit à petit.
Par contre, pour ceux d'entre nous qui n'ont pas la chance d'hériter d'une petite fortune, les achats périodiques par sommes fixes restent judicieux. Ils facilitent l'épargne et évitent de tenter d'anticiper le marché. Les achats périodiques par sommes fixes sont autant une stratégie d'épargne qu'une stratégie de placement.