Quand il s’agit d’argent, vous concentrez-vous surtout sur vos finances quotidiennes? Voici comment vous pouvez réconcilier les priorités d’aujourd’hui et les rêves de demain.
Comment devenir un super-épargnant?
Pas besoin de super-pouvoirs pour réussir à épargner... juste de l’effort et un peu d’imagination! Trois épargnants nous livrent les secrets de leur réussite.
Mettre de l’argent de côté n’est pas facile et, dans l’ensemble, nous n’épargnons pas assez. D’après le Baromètre Financière Sun Life de 2018, un sondage national réalisé auprès de 2 900 adultes canadiens âgés de 20 à 80 ans, les travailleurs ont en moyenne 18 660 $ de dettes non hypothécaires et 24 % d’entre eux ont déjà puisé dans leur épargne-retraite pour rembourser des dettes, payer des frais liés à la santé ou prendre des vacances.
Mais le monde compte aussi des super-épargnants! Jackie Silverberg, une retraitée de 68 ans, fait trois voyages par année, mais dépense rarement son budget voyage. Jason Campbell, 40 ans, a pris trois congés sabbatiques et a déjà remboursé la moitié de son prêt hypothécaire quatre ans après être devenu propriétaire. Erica Berman, 44 ans, et son conjoint ont payé leur voiture comptant. Ils n’ont pas d’hypothèque et ont déjà épargné une somme considérable pour leur retraite.
Comment ces personnes ont-elles réussi à épargner et quels conseils peuvent-elles donner à ceux qui n’y arrivent pas? Voici leurs recommandations.
Adoptez des principes d’épargne
Les épargnants suivent souvent un grand principe financier. «Pour moi, payer des intérêts, c’est comme jeter mon argent par les fenêtres», nous dit Erica Berman, qui est psychothérapeute et dont le conjoint, Adam, est professeur d’université. C’est cette idée qui a mené le couple à rembourser le prêt hypothécaire pour leur maison de 380 000 $ avant de s’engager dans des rénovations.
Les Berman ne sentent pas le besoin de souper au restaurant ni de prendre de grandes vacances. «Nous ne concevons pas non plus l’acquisition de biens comme un rite de passage ou un droit», précise Erica. Ils aspirent plutôt à mettre beaucoup d’argent de côté en prévision de leur retraite pour éviter d’être un fardeau pour leurs enfants. Ils veulent aussi que leurs deux filles disposent des fonds nécessaires pour leurs études.
Pour Jackie Silverberg, le principe est le suivant : ne jamais vivre au-dessus de ses moyens. Ancienne propriétaire d’entreprise et enseignante, elle sait précisément ce qu’elle a en banque et ce qu’elle touche en rentes de retraite. Elle croit essentiel d’établir un budget. C’est ce qui lui a permis de rester à flot lorsqu’elle a élevé toute seule sa fille.
Jason Campbell et sa conjointe Céline ont deux enfants et un troisième en route et ils vivent une vie frugale, notamment parce qu’ils aiment voyager. Ils sont tous deux fonctionnaires municipaux et ont participé à un programme de leur employeur permettant de prendre un congé sans solde prolongé après avoir touché un salaire réduit pendant quelques années. C’est ainsi qu’en 2012, ils ont parcouru l’Amérique du Sud et l’Asie pendant un an. Mais même en touchant 75 % de leur salaire, ils sont parvenus à économiser. «Nous ne sortions pas beaucoup à l’époque, pour être en mesure plus tard de faire ce que nous voudrions pendant notre voyage», explique Jason.
Les Campbell voyagent beaucoup moins depuis qu’ils sont devenus parents, et leurs grands objectifs d’épargne consistent actuellement à payer leur prêt hypothécaire – dont ils ont déjà remboursé la moitié en quatre ans – et à éviter de s’endetter.
Surveillez vos dépenses
Les super-épargnants dépensent sagement leur argent, particulièrement en ce qui touche la nourriture. Les sorties au restaurant ou les livraisons à domicile sont rares chez les Berman. Tous les membres de la famille emportent des lunchs. Le samedi, ils épluchent les circulaires et partent en quête des meilleurs prix. «Pour nous, c’est du temps bien investi», indique Erica. Ils voyagent un peu et aiment vraiment passer leurs soirées à la maison.
Pour leurs dépenses, les Campbell s’en tiennent à leurs règles : prévoir, éviter de «dépenser en double» et ne jamais faire d’achat par facilité. Par exemple, ils préparent un café pour emporter plutôt que d’acheter à l’extérieur;; ils se servent de bouteilles d’eau réutilisables; ils planifient soigneusement leurs achats.
Mme Silverberg dépense peu pour ses repas lorsqu’elle voyage, parce que ce n’est pas économique et qu’elle se lasse des restaurants. «L’attrait de la nouveauté passe rapidement», explique celle qui va à l’épicerie dès qu’elle arrive à destination, apporte des collations lorsqu’elle part en excursion et mange dans des casse-croûte en bord de route.
Les bons épargnants surveillent également leurs autres dépenses, entre autres le transport. Erica Berman signale que la voiture familiale qu’ils ont achetée d’occasion et payée comptant il y a plus d’une décennie «ne paye pas de mine mais roule très bien». Jackie Silverberg préfère elle aussi les voitures d’occasion et privilégie toujours le transport en commun plutôt que le taxi, même en voyage.
Les épargnants futés savent aussi dépenser rentablement. Ainsi, les Berman ont installé un chauffe-eau sans réservoir et de nouvelles fenêtres pour pouvoir profiter des remises gouvernementales et faire des économies d’énergie. Jackie Silverberg a fait rénover complètement sa maison, il y a quelques années – ce qui lui permet désormais de louer un appartement au sous-sol. Lorsqu’ils voyagent, les Campbell aiment faire de la plongée, un sport coûteux, et compensent en dépensant moins pour se loger.
Mettez l’argent de côté lorsque vous en avez
Avant leur voyage en 2012, Jason Campbell voulait s’assurer que lui et sa femme ne manqueraient pas d’argent pendant leur aventure. Chaque fois qu’il recevait son chèque de paie, il prenait quelques billets de 100 $ et les mettait littéralement sous le matelas. Il a économisé ainsi 10 000 $. «Et, dit-il, lorsque nous avons été prêts à partir, j’ai redéposé la somme à la banque.»
De manière plus traditionnelle, le conjoint de Mme Berman attend qu’il y ait plus d’argent que nécessaire dans leur compte bancaire et place l’excédent dans des actions ou des comptes d’épargne à intérêt élevé. (Il a également un régime de retraite au travail.)
Jackie Silverberg vit de ses rentes de retraite. Elle a un conseiller qui l’a aidée à gérer son argent pendant qu’elle travaillait et qui place ses économies dans des fonds prudents.
Tous ces super-épargnants ont des enfants et enseignent à la prochaine génération comment dépenser moins et économiser davantage. Les filles d’Erica Berman ont des comptes bancaires et doivent mettre de côté 10 % de leur argent de poche. Elles savent faire la différence entre les désirs et les besoins.
Commencez tôt et fixez des objectifs
«Tous les bons épargnants que je connais – qui ne sont pas très nombreux – ont des objectifs», souligne Mark Arruda, qui travaille dans les secteurs du développement des affaires et du marketing à la Financière Sun Life. Souvent, il s’agit de se procurer une voiture, de rembourser leur hypothèque et d’économiser pour leur retraite. «Ils ont en quelque sorte un plan pour y arriver», ajoute-t-il.
Les épargnants futés commencent à économiser tôt, car ils connaissent les avantages de l’intérêt composé. Ils se payent en premier, en versant une partie de chacune de leurs paies dans un compte de placement, et affectent ensuite le reste au paiement des factures et des dépenses accessoires. «Ils refusent de reporter le solde de leurs cartes de crédit et ne dépensent pas au-delà de leurs moyens», indique-t-il.
De plus, selon M. Arruda, les super-épargnants adorent avoir de l’«argent en extra». Alors, ils utilisent les bons de réduction et les récompenses en points et tirent profit de leurs REER au travail et des programmes de cotisations complémentaires de l’employeur. Et lorsqu’ils ont atteint un objectif d’épargne, ils en ont tout de suite un nouveau. «Ils ont toujours un plan… et ils le suivent.»
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