«Faire le choix de ne pas tout acheter neuf pour un bébé, ce n’est pas juste une question de faire des économies. C’est aussi une question de consommation et d’environnement, raconte Mylène, 40 ans, maman de Thomas, qui vient de fêter ses 2 ans. Des amis nous ont prêté des trucs – le transat, le petit bain de nouveau-né et le tapis d’exercice, par exemple – alors que d’autres nous ont offert des cadeaux… Tout cela ne dure qu’un petit moment. Alors on en a profité en y faisant attention et on a donné au suivant. Cela faisait du sens pour nous.»

Nos choix : neufs ou usagés

Avoir un bébé coûte cher au Canada. Les estimations du coût réel de cette première année de vie varient énormément, selon qui fait le calcul. En 2013, l’Institut Fraser en avait fait sourciller plus d’un en annonçant qu’on pouvait élever un enfant pour environ 3000 $ à 4500 $ par année, selon notre région et l’âge de l’enfant, un montant que plusieurs jugent très peu représentatif. (Ces chiffres portaient sur 2010, alors ajustés pour l’inflation, cela représenterait plutôt entre 3400 $ et 5150 $ en dollars d’aujourd’hui).

Dans les faits, les sommes qu’on investira sur nos enfants dépendent de multiples facteurs : où l’on vit, notre revenu, nos capacités de payer et, comme le dit Mylène, de nos valeurs aussi. La première année de bébé, avec tout ce que ça peut demander de mobilier, de vêtements et d’accessoires, peut rapidement virer au cauchemar budgétaire si on ne se restreint pas, au moins un peu. Après tout, comme dit Mylène, «les magasins débordent de trucs plus adorables les uns que les autres!»

«Sachant que je vivrais au moins cinq mois avec 55 % de mon salaire pendant mon congé de maternité, j’ai fait mes choix de consommation en conséquence, raconte Isabelle Jolicoeur, représentante en épargne collective. J’ai tout acheté ou presque sur des sites comme Kijiji et dans les ventes de garage. Comme je savais que je voulais plusieurs enfants, j’ai acheté un maximum de vêtements et d’accessoires non genrés. J’ai accepté tous les trucs que mon réseau m’a offert, quitte à donner au suivant si ça ne convenait pas. Et quand mon beau-père m’a offert de m’acheter une caméra vidéo dont je n’avais pas besoin (mon cellulaire faisait très bien l’affaire), je lui ai plutôt proposé de m’acheter des couches lavables, au même prix. Elles ont servi à mes trois enfants!»

C’est une excellente idée de faire un appel à notre réseau et aux réseaux de nos amis. Normalement, les gens qui ont terminé la période de la toute petite enfance sont trop contents de libérer leurs garages et sous-sols encombrés d’objets qui servent pendant un très court moment. «En plus, en prenant les objets en bon état que nos familles et amis ont partagés avec nous, cela a dégagé des sommes dans notre budget pour les objets sur lesquels on ne voulait pas faire de compromis, comme le matelas et la bassinette» relate Mylène. Elle a d’ailleurs bien raison. Il y a des objets dont la vente seconde main est régi par Santé Canada et desquels on doit se méfier, comme les parcs, les bassinettes, les sièges d’auto, les jouets abîmés, par exemple. Certains articles sont carrément interdits de vente, comme les marchettes pour bébé ou les biberons en plastique contenant du bisphénol A. Si vous avez un doute, consultez la liste.

Congé de maternité : préparez-vous le plus tôt possible

Alors qu’on s’apprête à revisiter notre budget familial en vue d’un congé de maternité où le revenu sera largement hypothéqué, on découvrira peut-être que la plupart des grands postes budgétaires sont immuables. «L’hypothèque, l’auto, le cellulaire, les services… on ne peut pas tant les changer, rappelle Isabelle Jolicoeur. Alors c’est bien avant de faire nos gros achats qu’il faut y penser. ‘Ma vie pourrait-elle inclure une famille dans les 5-7-10 prochaines années? Et est-ce que je pourrais alors vivre avec 55 % de mon salaire pour couvrir ces dépenses? Bien sûr, on va couper dans les sorties pendant notre congé, mais Noël viendra quand même!»

Si ces dépenses sont déjà engagées, on peut, pendant la grossesse, préparer le terrain en mettant tout de suite une portion de notre salaire de côté pour financer notre deuxième moitié de congé. Ça aidera à mitiger la perte de salaire et permettra d’ajuster tout de suite nos dépenses discrétionnaires pour réussir à boucler le budget.

Surtout, l’exercice doit se faire à deux. Trop de femmes assument seules la différence de salaire pendant le congé de maternité et s’en sortent… endettées! «Quand le salaire change pour la maman, il change pour la famille! Si on assumait chacun 50 % des dépenses avant le congé, il faut revisiter les montants pour tenir compte de la perte de salaire de maman, conseille Isabelle Jolicoeur. Surtout que ce sont ensuite souvent les mamans qui vont compenser dans les années de la petite enfance pour travailler moins d’heures ou à temps partiel, pour s’occuper davantage des enfants. C’est un sacrifice financier qu’on doit assumer en famille!»

Mylène raconte que son conjoint et elle se sont affairés à créer un budget avant d’avoir un enfant et qu’ils le réaménagent selon les besoins pour que ça continue d'être pertinent. Et puisque la jeune maman a choisi de rester une deuxième année à la maison avec son fils qui risque fort d’être un enfant unique, son mari compense en partie les revenus non gagnés en contribuant à ses REER. Si on se sent dépassé par les calculs, on n’hésite pas à se faire aider par son représentant en épargne collective, qui pourra aussi vérifier nos couvertures d’assurance qui devront assurément être revues et augmentées.

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