La rédaction d'un testament occupe probablement la même place dans les priorités de la plupart des gens que l'utilisation de la soie dentaire. Nous savons que nous devrions le faire, mais nous remettons toujours cette tâche à plus tard quand nous pas. Un récent sondage mené pour le site LAWPRO, un site de ressources pour les avocats (en anglais seulement), a révélé que 56 % des Canadiens n'ont pas de testament.

Si vous avez des enfants, le fait que vous n'ayez pas de testament peut être attribuable à autre chose que tout simplement remettre cette tâche à plus tard. En effet, les parents ont tendance à retarder la rédaction de leur testament parce qu'ils ont de la difficulté à choisir le tuteur approprié pour leurs enfants, explique Mark Halpern, planificateur financier et conseiller indépendant à Markham (Ontario). Si c'est votre cas, voici les choses à faire, pour vous aider à prendre votre décision.

À faire — Parlez-en d'abord au tuteur.

Avant d'inscrire un nom dans votre testament, parlez-en avec cette personne pour vous assurer qu'elle acceptera d'assumer le rôle de tuteur. Le fait d'indiquer un nom dans votre testament ne signifie pas automatiquement que cette personne doit prendre en charge vos enfants. «Le tuteur a toujours la possibilité de refuser, alors pourquoi nommeriez-vous un tuteur avec qui vous n'en avez pas discuté?», demande M. Halpern.

À faire — Prenez en compte tous les aspects de la question.

Idéalement, vous choisiriez un tuteur qui a les mêmes valeurs que vous et qui élèvera vos enfants selon votre façon de voir la vie, explique M. Halpern. Par ailleurs, bien des gens choisissent leurs parents comme tuteurs; c'est un bon choix, mais vous devez tenir compte de leur âge. «Si de 12 à 15 années se sont écoulées depuis que vous avez rédigé le testament, vos parents sont peut-être maintenant trop vieux pour remplir ce rôle adéquatement», affirme Barry Fish de Thornhill en Ontario, avocat spécialisé en droit successoral. «Ce qu'une personne peut faire à 50 ans diffère beaucoup de ce qu'elle est en mesure de faire à 70 ans.» D'autres choisiront un frère ou une soeur et sa conjointe ou son conjoint, ce qui peut se révéler une excellente solution. Mais, et s'ils divorçaient? «Vos enfants pourraient se retrouver au beau milieu d'une bataille pour leur garde», explique M. Fish. Pour éviter une telle situation, vous pourriez, par exemple, préciser que votre sœur serait le tuteur, mais pas votre beau-frère.

À ne pas faire — Oublier d'inscrire les coordonnées de la personne.

Inscrivez toutes les coordonnées du ou des tuteur(s) dans le testament, y compris les noms légaux, les adresses civiques, les numéros de téléphone et les adresses électroniques, sinon l'exécuteur testamentaire (ou liquidateur de succession au Québec) pourrait avoir de la difficulté à les retracer, explique M. Fish.

À faire — Nommer un tuteur de remplacement.

Comme bien des gens oublient de mettre à jour leur testament, il est possible que le tuteur ou l'un des tuteurs soit décédé, soit décédé ou devenu incapable ou refuse d'assumer le rôle ou encore qu’il refuse de l'assumer. Il est également important de revoir périodiquement votre testament pour vous assurer que vous souhaitez toujours que cette personne assume le rôle de tuteur. Qu'arriverait-il, par exemple, si vous perdiez contact avec cette personne cinq ans après la rédaction de votre testament? demande M. Halpern.

À ne pas faire — Nommer une seule personne qui assumerait les rôles d'exécuteur et de tuteur.

L'exécuteur testamentaire se charge de réaliser les souhaits exprimés dans votre testament et de distribuer vos biens. Le tuteur est responsable du bien-être de vos enfants. «Il est préférable de faire une distinction entre les deux rôles afin d'assurer un équilibre des responsabilités et une transparence», affirme M. Fish. C'est l'exécuteur qui tient les cordons de la bourse et c'est le tuteur qui demande de l'argent.»

Comme parent, vous voulez vous assurer que la meilleure personne possible soit disposée et prête à prendre la relève pour finir d'élever vos enfants, si le pire survenait. En planifiant avec soin, vous pouvez assurer cette protection à vos enfants – et espérer qu'ils n'en auront jamais besoin.