Chaque jour, on est confronté aux manchettes de l’actualité et à une quantité considérable d’informations financières. Si elles manquent d’objectivité, elles rendent difficile la prise d’une décision éclairée susceptible d’améliorer notre portefeuille. Pire encore, les décisions d’investissement peuvent être biaisées par les émotions qu’on ressent et par des raisonnements erronés. «Pour réussir en bourse, il faut avoir un certain bagage de connaissances financières. Le plus difficile, cependant, est de contrôler les biais comportementaux, qui sont la tendance qu’a un être humain de ne pas toujours agir rationnellement ou logiquement», indique Carine Monge, planificatrice financière.

Benjamin Graham disait d’ailleurs que le pire ennemi de tout investisseur n’est nul autre que lui-même. Pourtant, la capacité d’identifier et de surmonter les faiblesses de l’esprit permettent d’investir plus efficacement. Voici 3 biais comportementaux à connaître pour mieux les contrer:

1. L’aversion pour les pertes

Dans le cadre de la recherche qui leur a valu un prix Nobel, les psychologues Daniel Kahnemand et Amos Tversky ont découvert que la douleur causée par une perte est environ deux fois plus intense que le plaisir tiré d’un gain équivalent. Or, Carine Monge rappelle que le désir profond d’éviter les pertes peut entraîner deux conséquences négatives pour les investisseurs : «Ils peuvent rater des occasions de faire croître leur portefeuille et risquent de réagir impulsivement à une perte en posant des gestes contraires à leurs objectifs à long terme». Une décision irrationnelle pourrait ainsi consister à sortir totalement du marché des actions.

2. La confiance excessive

Vous croyez détenir une pépite d’or en bourse? Attention! Un individu trop confiant aurait tendance à surestimer son habilité à être objectif dans divers contextes, notamment lorsque vient le moment d’investir. Cette confiance aveugle en ses propres moyens l’entraîne souvent à ignorer le danger qui guette pourtant ses actifs. «Une confiance prudente est préférable dans le monde de l’investissement», conseille Carine Monge.

Vous détenez des actions de la compagnie pour laquelle vous travaillez? Si oui, la proportion de ces titres par rapport à l’ensemble de votre portefeuille est-elle trop élevée? «Assurez-vous que cette confiance envers la santé financière de votre employeur ne mette pas en danger vos plans d’épargne», recommande-t-elle.

3. L’ancrage mental

Au moment de prendre une décision d’investissement, l’investisseur a tendance à se référer au passé au détriment d’information pertinente. Lorsqu’il analyse un titre particulier, il peut ainsi être porté à se concentrer uniquement sur un nombre marquant et l’utiliser comme seule valeur de référence au moment de prendre sa décision.

Ainsi, si un titre ne valait que 7$ en mars 2017 et qu’il en vaut aujourd’hui 21$, il n’est pas dit que l’achat immédiat n’en vaudrait pas la peine. L’investisseur qui souffre de l’ancrage risque de passer son tour, prenant sa décision en accordant trop d’importance à un seul aspect des choses, soit le fait qu’il aurait pu ne payer que 7 $ l’unité dans le passé.

L’importance d’un conseiller de confiance

Pour contrer ce biais de comportement, les investisseurs doivent combattre contre eux-mêmes. «La première étape consiste à connaître ses points faibles, à prendre conscience de ses raisonnements erronés et à agir en conséquence», explique Carine Monge.

Un conseiller de confiance demeure évidemment la ressource toute désignée pour vous épauler, que ce soit en révisant votre profil d’investisseur, en validant votre tolérance au risque de marché ou en vous proposant des solutions financières adaptées à votre situation. N’hésitez pas à le consulter dès que le besoin s’en fait sentir!

6 conseils pour lutter contre les biais comportementaux

  1. Effectuez une révision fréquente de votre portefeuille : pourquoi détenez-vous ce titre?
  2. Protégez-vous de vous-même : votre raisonnement tient-il la route?
  3. Faites l’audit de vos performances en comparant adéquatement : votre portefeuille a-t-il eu des rendements supérieurs ou inférieurs à un portefeuille de risque équivalent?
  4. Rappelez-vous que la Bourse peut s’avérer payante à long terme et qu’il peut être sage de ne pas réagir trop rapidement aux nouvelles!
  5. Ayez des sources d’informations objectives: ne faites pas l’autruche si votre hypothèse est réfutée.
  6. Consultez votre conseiller qui est un excellent coach pour vos finances personnelles!