Les qualificatifs n’ont pas manqué pour décrire à quel point 2020 a été une année sans précédent, difficile et hors du commun – faites votre choix. Beaucoup de promoteurs de régimes PD canadiens ont vu le niveau de provisionnement de leur régime plonger à pic, puis rebondir.

La plupart des régimes sont actuellement aussi bien provisionnés qu’il y a un an, voire un peu mieux. Les promoteurs peuvent ainsi prendre un peu de répit et réfléchir aux leçons de 2020.

1. Un grand nombre de régimes de retraite sont toujours très risqués. Le vôtre l’est-il?

Certains promoteurs ont été surpris en 2020 par l’ampleur de la volatilité du provisionnement de leur régime et du temps nécessaire pour pallier les conséquences. Des dirigeants de la haute direction ont dû se pencher sur les problèmes de leur régime de retraite, même s’ils avaient déjà bien d’autres priorités urgentes.

Dans ce genre de situation, les promoteurs devraient songer à atténuer la volatilité en réduisant le risque lié à leur régime. Un nombre croissant d’entre eux sont d’avis qu’un régime de retraite n’est pas un instrument approprié pour faire des paris sur les mouvements des actions et des taux d'intérêt. Il est trop difficile de gagner à ce jeu de manière constante.

Pour bien des promoteurs, la question qu’ils se posent est comment réduire le risque lié à leur régime, et non s’ils doivent réduire le risque.

Lisez : What do historically low interest rates mean for DB pension de-risking? (en anglais)

2. Événements extrêmes sur les marchés : plus fréquents qu’auparavant, il faut les anticiper

Des événements extrêmes secouent de plus en plus les marchés. Pensons à l’effondrement de la bulle technologique de 2001 et 2002, à la crise financière mondiale de 2008 et 2009, à la crise de la dette de 2011 et à la pandémie de 2020 et 2021.

Personne ne sait à quoi le prochain repli des marchés sera attribuable. Il est par contre raisonnable de présumer qu’il y en aura un autre – et que cela arrivera plus tôt que nous ne le voudrions.

Les promoteurs avisés testent la résilience de leur régime face aux événements extrêmes et leur capacité à gérer la volatilité qui s’ensuit. Beaucoup d’études de gestion actif-passif mettent l’accent sur le résultat moyen. L’histoire nous a appris que les marchés sont rarement « moyens ». Il est donc préférable d’anticiper les événements extrêmes et de vérifier si le régime de retraite est à l’épreuve des catastrophes.

Dans le passé, les organismes de réglementation des régimes de retraite sont souvent intervenus pour offrir des allègements en période de grande incertitude. Mais à l’avenir, ils pourraient être moins enclins à venir en aide aux régimes qui prennent systématiquement trop de risques.

3. Soyez aux commandes, évitez d’être un simple passager

Voyons l’histoire de deux types de promoteurs de régime PD en 2020.

D’une part, les promoteurs qui avaient déjà réduit le risque lié à leur régime de retraite ont été relativement peu touchés par les événements récents des marchés. Le provisionnement de leur régime est demeuré stable. Ils n’ont pas été distraits et ont pu continuer à s’occuper de leurs activités principales. Ces promoteurs ont agi de façon stratégique et ont pu exploiter les opportunités disponibles, comme l’excellente tarification du marché des rentes en 2020.

D’autre part, les promoteurs dont le régime présentait un risque trop élevé se sont démenés pour comprendre l’impact de la pandémie sur leur régime avant que le rebond des marchés ne les sauve. Ces promoteurs ont été distraits de leurs activités principales et ont envisagé verser des cotisations supplémentaires au pire moment possible.

Les promoteurs tournés vers l’avenir veulent être bien aux commandes de la situation. Ils ne veulent pas être obligés d’agir en fonction des caprices du marché ou des règles établies par les organismes de réglementation.

Lisez : Path to economic recovery filled with risks that need to be managed, Macklem says (en anglais)

4. Les études de gestion actif-passif évoluent ─ ne sous-optimisez pas votre portefeuille

La nouvelle tendance en étude de gestion actif-passif est de tenir compte de l’ensemble des risques liés au régime de retraite, y compris le risque de longévité. Auparavant, ces études abordaient plutôt séparément les risques liés aux placements.

De même, les consultants adoptent une vision globale des options de réduction des risques. Ils proposent des solutions qui combinent rentes et placements traditionnels. Cela fait du sens, puisque les rentes couvrent parfaitement le passif et surperforment un portefeuille obligataire passif.

Les promoteurs et les consultants qui n’ont pas tenu compte des rentes dans leurs études de gestion actif-passif pourraient sous-optimiser leurs portefeuilles et passer à côté d’opportunités.

Les marchés ont permis aux régimes de retraite à prestations déterminées du Canada de profiter d’un temps de repos dont ils ont bien besoin. Les promoteurs peuvent en profiter pour réévaluer le risque lié à leur régime avec leurs consultants. Ainsi, ils pourront avoir l’assurance que l’incidence du prochain événement extrême sur leur régime sera gérable.

N’est-il pas préférable d’être aux commandes?

 

La version originale de cet article a été publiée en anglais par le Canadian Investment Review, le 11 mars 2021.