Au début du mois d’avril, l’équipe des Solutions prestations déterminées (SPD) de la Sun Life a présenté le webinaire Objectif 2023. Il visait à aider les promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées à gérer les risques associés à ces régimes. Deux promoteurs de régime – West Fraser et l’Administration portuaire de Montréal – étaient avec nous pour l’événement et ont généreusement donné des conseils et des points de vue sur leur propre parcours de réduction des risques.

Les participants nous ont dit que les séances étaient très utiles. C’est pourquoi je voulais vous faire part de mes cinq principaux points à retenir si vous n’y étiez pas :

1. Le marché des rentes collectives atteint un autre niveau

En 2022, le marché canadien des rentes collectives s’est établi à 7,8 milliards de dollars – légèrement plus qu’en 2021, où il avait atteint 7,7 milliards de dollars1.

Quand nous avons lancé les SPD il y a 15 ans, le marché des rentes collectives s’établissait à environ 1 milliard de dollars par année. Il s’agissait majoritairement de régimes de retraite en terminaison qui étaient forcés de souscrire des rentes. À mesure que les promoteurs de régime ont adopté une approche proactive de la réduction des risques, le marché a évolué progressivement – passant d’abord à 2,5 milliards de dollars, puis à 4,5 milliards, pour finalement atteindre 8 milliards2.

Plus de 85 promoteurs de régime ont souscrit des rentes collectives en 2022. Quinze de ces promoteurs étaient des acheteurs récurrents3 – ce n’était pas la première fois qu’ils souscrivaient des rentes. Étonnamment, les souscriptions de rente de ces acheteurs récurrents représentent près de la moitié du marché de 7,8 milliards de dollars – cela illustre bien la valeur des rentes comme outil de réduction des risques.

2. Les promoteurs de régime s’attaquent au risque d’inflation

Tout le monde essaie d’atténuer les effets de l’inflation et c’est la même chose pour les promoteurs de régime. Plus de 900 millions de dollars de rentes indexées sur l’inflation ont été souscrites en 20224. C’est 50 % de plus qu’en 2021 et près de cinq fois plus qu’en 2020 – incroyable!

Auparavant, il y avait un écart entre le prix des rentes indexées sur l’inflation et les sommes inscrites aux états financiers des promoteurs de régime. Philippe Rickli, conseiller principal chez Normandin Beaudry, a expliqué que « les gens croyaient que les rentes indexées sur l’inflation étaient chères. Les assureurs ont amélioré leurs portefeuilles et affiné leurs hypothèses de mortalité pour essayer de rendre les coûts plus attrayants. Depuis 2017, nous avons constaté que les prix des rentes indexées sur l’inflation étaient solides, mais surtout uniformes. »

Philippe a aussi indiqué que, « en 2022, avec la hausse de l’inflation, beaucoup de régimes entièrement indexés ont enregistré des pertes. Nous avons reçu de nombreux appels de clients ravis d’avoir transféré le risque aux compagnies d’assurance. »

La récente décision du gouvernement fédéral de mettre fin à l’émission d’obligations à rendement réel pourrait accroître cet intérêt et faire de 2023 une année encore plus occupée au chapitre des rentes indexées sur l’inflation.

3. La nouvelle génération d’IGP offre de nouvelles occasions

Heather Wolfe, directrice générale principale et cheffe du développement des affaires au Canada pour Gestion SLC, a expliqué de quelle façon la nouvelle génération d’investissements guidés par le passif (IGP) aide les promoteurs de régime.

Heather a précisé que les IGP sont un cadre. Ils doivent tenir compte de tous les actifs et de tous les engagements – pas seulement ceux devant être couverts. En outre, « une stratégie d’IGP est établie selon les objectifs uniques de chaque investisseur. Certaines se concentrent sur la poursuite des activités et la stabilité des cotisations. D’autres pensent en termes de solvabilité et cherchent à éviter les cotisations additionnelles. »

Heather a cerné trois thèmes principaux :

  • Un élargissement de la boîte à outils d’IGP au-delà des titres à revenu fixe pour y ajouter les placements privés, les actifs réels et même les rentes collectives.
  • L’utilisation de solutions synthétiques (comme les instruments dérivés, les superpositions ou l’effet de levier) par les plus petits régimes pour couvrir les risques et améliorer les rendements.
  • L’utilisation d’obligations non canadiennes pour ajouter une diversification et un rendement qu’on ne retrouve pas forcément sur le marché national.

4. La réduction des risques est un parcours

La réduction des risques n’est pas nécessairement une stratégie « tout ou rien ». Il peut s’agir d’un parcours progressif. Elaine Jensen, directrice générale, ressources humaines à West Fraser, a mis l’accent sur ce point : « Tester la température avec une petite transaction pour commencer, puis passer à plus grand avec des régimes fermés, puis avec des régimes ouverts, pour finalement arriver aux régimes indexés sur l’inflation, a vraiment bien fonctionné pour nous. »

La réduction des risques peut prendre différentes formes, comme la fusion de régimes de retraite, la modification de la structure du régime, la réduction des risques associés au portefeuille de placement, les offres de montant forfaitaire et la souscription de rentes. Et souvent, l’effet est encore plus puissant quand on combine ces options.

Par exemple, les régimes de retraite augmentent souvent la part de titres à revenu fixe dans leur portefeuille avant de souscrire des rentes pour réduire la volatilité.

5. Il est essentiel d’avoir une solide structure de gouvernance

Les promoteurs de régimes peuvent avoir différentes motivations pour réduire les risques, allant de la limitation de l'impact sur les états financiers de l'entreprise à se concentrer sur leurs activités principales. En fin de compte, ils cherchent à réduire les risques associés à leurs régimes respectifs.

Comme l’a expliqué Nadia Ivanova, directrice, analyse et planification, et trésorière pour l’Administration portuaire de Montréal, « beaucoup de promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées n’œuvrent pas dans le domaine des régimes de retraite. Ils savent ce qu’ils veulent : transférer ces responsabilités aux entreprises dont la compétence principale consiste à gérer des engagements à long terme sans causer de tort aux participants et aux retraités. »

Peu importe la motivation, il est essentiel de prendre le temps de bâtir une structure de gouvernance. Une structure bien pensée peut s’avérer très pratique au moment de souscrire une rente. Isabelle Clément, associée chez Normandin Beaudry, l’a souligné : « Souscrire une rente, c’est plus qu’un simple placement. C’est une opération irréversible qui aura une incidence sur les futures exigences de provisionnement du régime. La décision d’effectuer la transaction doit être prise en quelques heures seulement. C’est pour cela qu’il faut que le cadre de gouvernance soit rigoureux et bien pensé à l’avance. »

Les cinq points saillants dont il a été question vous donnent un avant-goût des discussions intéressantes qui ont eu lieu à Objectif 2023. Merci aux membres de l’équipe de la Sun Life : Dhvani, Heather et Mathieu. Merci aussi à nos conférenciers, Elaine, Nadia, Isabelle et Philippe, qui nous ont fait part de leur expérience et de leurs points de vue.

Pour en savoir plus sur la réduction des risques, regardez l’enregistrement de l’événement.

 

1 LIMRA, février 2023.
2 LIMRA, février 2023.
3 Estimations de la Sun Life au 31 décembre 2022.
4 Estimations de la Sun Life au 31 décembre 2022.