Être travailleur autonome demande beaucoup d’organisation et de rigueur. Peu importe votre domaine d’activité, vous devez faire vos impôts. Vous avez besoin d’aide?

Suivez ce guide :

Travailleur autonome : comment savoir le montant d’impôt à rembourser?

Vous êtes pigiste, et chaque année, vous vivez du stress en pensant à votre déclaration de revenus? Vous redoutez l’appel de votre comptable qui vous annonce le montant d’impôts à payer?  Il y a des solutions pour prédire ce chiffre. Pas au dollar près, mais assez précisément pour créer un budget et payer vos impôts.

Le budget d’épargne

Si vous multipliez votre revenu par le taux d’imposition en vigueur dans votre province, cela vous donnera une idée du montant à payer en fin d’année fiscale.

Sachez toutefois que ce chiffre ne tient pas compte :

  • de certains bénéfices sociaux et fiscaux de vos dépenses
  • des différents crédits d’impôt auxquels vous pourriez avoir droit.

Néanmoins, Maxime Bernier, conseiller en sécurité financière partenaire de la Sun Life, se base sur ce montant pour bâtir un budget d’épargne avec ses clients. « Le budget doit contenir l’équivalent des impôts à payer et des vacances (qui sont prises aux frais du travailleur autonome). Il faut aussi un coussin pour les imprévus et les périodes plus difficiles. Ainsi, chaque mois, on met l’argent dans un CELI à faible risque, pour qu’il fasse un peu d’intérêts. Quand arrive la période des impôts, on a donc les liquidités nécessaires pour payer le montant demandé », explique-t-il.

Un travailleur autonome devrait mettre de côté entre 40 % et 50 % de son salaire chaque année, pour être paré à toutes éventualités. Et l’épargne automatisée peut être un bon moyen d’y arriver sans rien oublier.

Vous avez besoin d’aide pour faire un budget d’épargne?

Les acomptes provisionnels, qu’est-ce que c’est?

Le gouvernement demande des acomptes provisionnels aux travailleurs autonomes qui ont eu un solde d’impôts à payer sur l’une des deux années précédente.

Ce solde doit être :

  • plus de 3600 $ (soit 1800 $ au fédéral et 1800 $ au provincial) pour les Québécois
  • plus de 3000 $ au fédéral pour le reste du Canada.

Si c’est votre cas, vous recevrez une lettre par la poste autour du mois de septembre, ou une communication sera envoyée en ligne dans «Mon Dossier». Elle précisera le montant et la fréquence des acomptes. Ces montants devront obligatoirement être versés selon les délais, au risque de voir les intérêts calculés à partir du premier retard, plutôt qu’à partir du 30 avril, soit la date limite pour payer nos impôts.

Certains sont tentés de verser des acomptes provisionnels plus élevés que le montant demandé par le gouvernement.  Il s’agit d’une pratique à éviter, selon Maxime Bernier. « En procédant ainsi, ce n’est pas vous qui faites de l’argent sur votre placement, c’est le gouvernement. Il est préférable de placer la différence dans un CELI. Les profits restent ainsi dans vos poches. Et cet argent est 100 % liquide, donc vous y avez accès n’importe quand, sans impact fiscal. »

En date d’aujourd’hui, une personne qui n’a jamais cotisé à un CELI peut mettre jusqu’à 81 500$. Pourquoi ne pas en profiter?

Les charges sociales

En plus de l’impôt fédéral (et provincial pour les Québécois), il existe différentes charges sociales auxquelles les travailleurs autonomes doivent cotiser :

  • Régime de rentes du Québec (RRQ) ou Régime de pensions du Canada (RPC)
  • Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) ou Régime d’assurance-emploi
  • Régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ) *au Québec seulement
  • Fonds de services de santé (FSS) *pour les travailleurs incorporés

À noter que, pour ce qui est du RRQ et du RQAP, le travailleur autonome doit payer les portions «employé» et «employeur», puisqu’il occupe les deux fonctions.

En 2022, les cotisations peuvent s’élever jusqu’à

  • 7 550,20 $ pour le Régime de rentes du Québec;
  • 772,64 $ pour le Régime québécois d’assurance parentale;
  • 723,60 $ pour le Régime d’assurance maladie du Québec.

De là l’importance de mettre de côté un montant plus élevé que son taux d’imposition de base.

N’oubliez pas : à partir de 30 000 $ de salaire net, sur une base de 12 mois consécutifs, vous êtes tenus de :

  • vous inscrire au fichier de la TPS (et de la TVQ pour les Québécois)
  • commencer à prélever les taxes de vente pour tous vos clients. 

Quels sont les crédits d’impôt pour les travailleurs autonomes?

Il existe différents crédits d’impôt qui permettent de faire diminuer le montant à payer.

On parle entre autres de :

Ces crédits sont accessibles à tous.  Ce qui est spécifique aux travailleurs autonomes, c’est la déduction des dépenses. Cela permet de réduire le salaire imposable. Ainsi, tout ce qui se rapporte au travail peut être déduit :

  • Frais de déplacement (paiements et assurance automobile, essence, stationnements, réparations) Si le véhicule est utilisé à des fins personnelles et professionnelles, il faudra tenir un registre d'utilisation du véhicule afin de déterminer quelle portion de ces dépenses sont déductibles.
  • 50% des frais de repas (lors des déplacements, ou pour des rencontres clients)
  • Frais d’hôtel (lors des déplacements)
  • Frais d’inscription à des congrès, formations ou ordres professionnels.

Déclarez toutes vos dépenses chaque année, le plus justement possible. Et conservez précieusement toutes vos factures pendant sept ans, au cas où vous seriez sélectionné pour une inspection gouvernementale!

L’incorporation

Si un travailleur autonome cumule des profits de plusieurs milliers de dollars annuellement, il peut penser à s’incorporer.

Le principal avantage de l’incorporation est la diminution du taux d’imposition. Toutefois, l’incorporation engendre des frais supplémentaires d’ouverture et de gestion de dossier.  Sans parler du tarif spécial pour produire une déclaration de revenus d’entreprise. Quand est-ce avantageux pour un entrepreneur de s’incorporer?  Si l’entreprise génère des liquidités significativement supérieures à ce qui est requis pour assurer le coût de vie de l’entrepreneur. Mais si le travailleur autonome évolue dans un secteur à risque, comme la construction, où il y a des assurances à payer et un risque de poursuite, il a intérêt à s’incorporer sur-le-champ!

Impôt des travailleurs autonomes : quelles sont les dates importantes à retenir?

Date* Qu'arrive-t-il?
Fin février ou début mars Date limite pour cotiser au REER, afin que votre cotisation soit admissible pour l’année d’imposition précédente. Cette date peut varier d’une année à l’autre. On a jusqu'au soixantième jour 60e jour suivant la fin de l'année. Les années bissextiles, c’est le 29 février 
30 avril  Date limite de production des déclarations de revenus des particuliers. Le paiement est aussi dû à cette date, sinon les intérêts sont calculés à compter du 1er mai sur tout solde d'impôt à payer.
15 juin  Date limite de production des déclarations de revenus des travailleurs autonomes. Toutefois, les intérêts seront calculés à compter du 1er mai sur tout solde d'impôt à payer.

* À noter que, lorsqu'une de ces dates tombe un samedi ou un dimanche, votre document ou paiement est considéré à temps s'il est reçu le premier jour ouvrable suivant la date limite.

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