Depuis que le gouvernement fédéral a lancé le nouveau compte d'épargne libre d'impôt (CELI) en 2009, on ne cesse d'argumenter quant à savoir lequel des deux produits, entre le CELI et le régime enregistré d'épargne-retraite (REER), constitue le meilleur choix pour mettre de l'argent de côté.

Les deux produits offrent des avantages fiscaux – aucun impôt n'est payable sur les revenus de placements détenus dans l'un ou l'autre compte. Cependant, chacun de ces comptes est assujetti à des règles propres. Analysons la situation de Serge et de Jeanne, nouveaux mariés épargnant en vue de faire un voyage en Europe. 

«Nous sommes tous deux de bons épargnants et nous avons suffisamment d'argent dans nos REER pour couvrir le coût de ces vacances, affirme Serge. Le problème, c'est que le retrait que nous effectuerions serait imposé. Pour nous, c'était plus judicieux d'ouvrir des CELI. Ils nous permettent en effet d'épargner et de retirer de l'argent au besoin sans être pénalisés.» 

Mais Serge ajoute qu'ouvrir des CELI ne signifiait pas délaisser leurs REER. «Le remboursement d'impôt que nous recevrons au printemps pour avoir cotisé à nos REER est un avantage supplémentaire. De plus, il arrivera au bon moment, tout juste avant notre départ.» 

Que vous cotisiez à un REER ou à un CELI, vous devez surtout tenir compte du moment où vous utiliserez les fonds et de la façon dont vous les utiliserez. Il est aussi important de comprendre certaines des principales différences entre ces deux types de compte :

REER

CELI

  • Le plafond de cotisation au CELI pour 2019 est de 6 000$
  • Toute somme retirée peut être déposée à nouveau au cours des années ultérieures
  • Les cotisations ne sont pas déductibles du revenu
  • Les revenus de placement ne sont pas imposables
  • Les retraits ne sont pas assujettis à l'impôt sur le revenu

Pour ce qui est d'épargner en vue de la retraite, les REER sont plutôt difficiles à battre. Vos cotisations réduisent le montant de vos revenus annuels. De plus, en supposant que votre palier d'imposition sera faible lorsque vous retirerez l'argent, vous épargnerez beaucoup sur le montant d'impôt global que vous devrez payer. Ils ne représentent toutefois pas un bon choix pour l'épargne à court terme puisque l'argent retiré d'un REER s'ajoutera à vos revenus annuels et pourrait vous obliger à payer plus d'impôt.

Le CELI a été conçu en guise de complément au REER. Si vous avez atteint le plafond de cotisation à votre REER, le CELI offre un excellent moyen de mettre une partie de vos revenus de placement à l'abri de l'impôt. Puisque les retraits des CELI ne sont pas imposés, ils constituent un bon choix d'épargne à court terme en vue, par exemple, de verser un acompte sur une maison, de prendre des vacances ou de constituer des fonds d'urgence.

Bref : si vous avez suffisamment d'épargne, il est habituellement recommandé de cotiser à la fois à un REER et à un CELI. Pour déterminer la meilleure stratégie d'épargne en fonction de vos besoins, analysez :

  • vos objectifs d'épargne;
  • le moment où vous prévoyez retirer l'argent;
  • la probabilité que vous deviez retirer des fonds plus tôt que prévu pour couvrir d'autres besoins.

Comparez le REER par rapport au CELI