Au Québec et au Canada, deux agences d’évaluation du crédit, Equifax et TransUnion, compilent des informations sur la façon dont les consommateurs utilisent les instruments de crédit. Ces données proviennent des institutions financières et des organismes prêteurs qui, chaque mois, les informent des montants des crédits consentis, des soldes à payer, de la régularité avec laquelle on s’acquitte des paiements, etc.

Pour chaque créance, une cote comportant une lettre et un chiffre est attribuée en fonction du type de compte et de la discipline de remboursement. Par exemple, un compte de carte de crédit en recouvrement a la cote R9, c’est-à-dire la pire! L’ensemble de ces renseignements constitue ce qu’on appelle le dossier de crédit. Mais les agences accordent aussi aux consommateurs un pointage de crédit allant de 300 à 900. Plus il est élevé, meilleure est notre réputation auprès des prêteurs. Ce pointage est calculé selon un algorithme mathématique propre à chaque agence et représente le risque que l’on constitue pour le prêteur.

Connaître notre dossier

Comment savoir ce que contient notre dossier? Rien de plus simple. Il suffit d’en faire la demande auprès des agences de crédit, préférablement des deux. On peut l’obtenir gratuitement en imprimant et en remplissant un formulaire disponible sur leur site internet. Le dossier nous est ensuite acheminé par la poste.

Si l’on est pressé, on peut télécharger immédiatement, et pour moins de 25 $, une version électronique du dossier, et connaître notre pointage de crédit.

« On devrait vérifier le contenu de son dossier une fois par an, pour s’assurer que des erreurs ne s’y sont pas glissées », recommande d’ailleurs Guylaine Fauteux, conseillère budgétaire à l’ACEF Lanaudière. Ceci afin d’éviter de mauvaises surprises, voire un refus, au moment de demander un prêt hypothécaire ou automobile, par exemple. Si erreur il y a, on peut la faire rectifier en s’adressant au créancier ou à l’agence.»

Avoir une bonne cote de crédit

Pour avoir la cote auprès des prêteurs, il faut avant tout utiliser son crédit de façon responsable, et éviter les retards de paiement. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada conseille également de posséder plusieurs instruments de crédit (carte, marge, prêt personnel) et de garder ses comptes de crédit ouverts longtemps. Ainsi, il est recommandé de ne pas fermer une ancienne carte de crédit, même si on en transfère le solde sur une nouvelle.

Il faut aussi faire en sorte d’utiliser moins de 35 % de la totalité du crédit disponible. En effet, plus on en utilise un pourcentage élevé, plus les prêteurs nous considèrent à risque, et ce, même si on paye entièrement le solde à l’échéance.

Par ailleurs, les demandes de consultation du dossier de crédit par des organismes prêteurs dans un court laps de temps sont également mal vues. Elles donnent l’impression d’une personne en difficulté financière cherchant désespérément du crédit auprès de différents prêteurs, ou encore d’un individu vivant au-dessus de ses moyens n’ayant pas la capacité de rembourser l’argent emprunté.

Rétablir son crédit après une faillite

Une faillite personnelle marque un dossier de crédit au fer rouge et fait descendre la cote au plus bas. Une première faillite restera inscrite pendant six ans dans les dossiers d’Equifax, sept ans dans ceux de TransUnion. Une deuxième faillite demeurera 14 ans au dossier.

Certes, la faillite rend les prêteurs considérablement frileux à notre endroit. Mais il est possible de remonter progressivement la pente, une fois libéré de la faillite, généralement au bout de neuf mois. « On peut commencer par demander une carte de crédit avec une garantie, l’utiliser de façon responsable et effectuer ses remboursements à échéance », explique Guylaine Fauteux. Le principe de ces cartes, offertes par la plupart des grands émetteurs, est de déposer des fonds à l’avance qui constitueront une garantie pour le prêteur. Une fois que l’on a bâti un bon historique de paiement, on peut demander que la garantie soit enlevée et continuer à utiliser la carte de façon raisonnable.

« On évite également de faire des demandes de crédit sans raison valable, car si le prêt est refusé, cela reste dans le dossier et peut jouer en notre défaveur », fait remarquer Mme Fauteux, qui conclut toutefois qu’en matière de dossier de crédit après une faillite, il n’y a que le temps qui puisse effacer nos difficultés passées...