Une obligation est un prêt. Quand vous achetez une obligation, vous prêtez de l’argent à son émetteur, que ce soit un gouvernement ou une société. L’émetteur s’engage à vous verser des intérêts à intervalles fixes (le «coupon») pendant une durée déterminée et à vous rembourser le capital au terme de cette durée (c’est-à-dire, quand l’obligation arrive à échéance). Ainsi, si vous achetez et conservez une obligation, votre argent est remboursé et vous aurez touché des intérêts.

«Ça fait oublier une partie des incertitudes liées aux placements», affirme Andrew Allentuck, auteur de Bonds for Canadians: How to Build Wealth and Lower Risk in your Portfolio (en anglais seulement).

Bien sûr, toute incertitude n’est pas levée. Comme dans la vraie vie, vous devez choisir avec soin l’entité à qui vous prêterez de l’argent : parfois, des emprunteurs ne remboursent pas les prêts qu’ils ont contractés. Mais si vous achetez une obligation émise par un gouvernement stable, comme celui du Canada, votre capital sera fort probablement remboursé à l’échéance de l'obligation et vous aurez régulièrement touché des intérêts dans l’intervalle.

Le même principe s’applique à l’achat d’une obligation émise par une société. Vous devez vous assurer que celle-ci dispose des capitaux voulus pour rembourser le capital plus les intérêts et qu’elle possède une bonne réputation à cet égard. (Soyez particulièrement prudent avec les obligations offrant des taux d’intérêt élevés, connues sous le nom d’«obligations à rendement élevé»; l’émetteur peut offrir un taux d’intérêt élevé parce que sa situation financière pourrait ne pas attirer d’acheteurs à des taux moins élevés.) Autre chose dont on doit tenir compte : les sociétés peuvent joindre diverses clauses restrictives et conditions à leurs obligations, que vous devez vous assurer de bien comprendre.

Vous pouvez vendre votre obligation avant son échéance, ce qui introduit toutefois un nouvel élément de risque. La relation entre les obligations et les taux d’intérêt est inversée. Si les taux d’intérêt sont élevés et que, par conséquent, le prix des obligations est bas, vous risqueriez de vendre votre obligation à un prix moindre que celui auquel vous l’avez achetée. D’autre part, si les taux d’intérêt sont faibles, vous pourriez peut-être vendre votre obligation avec profit.

Cependant, les obligations ne se négocient pas comme la plupart des actions, c’est-à-dire sur une bourse favorable aux investisseurs. Obtenir le prix courant des obligations nécessite un peu plus de recherche, ce qui vous obligerait peut-être à vous adresser à un courtier. Comme l’explique Christopher Davis, directeur de l’analyse des fonds à Morningstar Canada, à Toronto, le prix des obligations est moins transparent que celui d’autres titres.

Fonds d’obligations

Si vous n’êtes pas prêt à faire les recherches requises pour acheter des obligations, investir votre argent dans un fonds d’obligations — un type de fonds commun de placement qui acquiert des obligations plutôt que des actions — pourrait être une bonne solution. Vous mettriez ainsi votre argent entre les mains de gestionnaires de fonds professionnels. Ceux-ci suivent la conjoncture économique et les taux d’intérêt et diversifient les actifs du fonds entre un certain nombre d’obligations, ce qui augmente la possibilité que le rendement du fonds soit supérieur à celui d’une obligation que vous auriez achetée directement.

L’impôt est aussi un facteur dont on doit tenir compte. Si vous achetez des obligations directement, les paiements d’intérêt sont imposés à titre de revenu d’intérêt. Si vous vendez l’obligation avant qu’elle n’arrive à échéance, votre gain — ou perte — est assujetti à l’impôt le plus faible payable sur les gains en capital. Un gain ou une perte en capital s’appliquera aussi si vous conservez une obligation jusqu’à son échéance, mais que vous l’aviez achetée à un prix différent de sa valeur nominale. D’autre part, si vous détenez des obligations dans un compte enregistré, l’imposition est reportée jusqu’à vous retireriez l’argent de ce compte.

Acheter directement des obligations ou détenir un fonds d’obligations est tributaire de vos besoins financiers, de votre tolérance au risque, de l’importance de votre épargne et même de votre situation fiscale.